Un scénariste alcoolo, qui a tout perdu, de sa famille à son job, décide de partir pour Las Vegas dans l'optique de se saouler à mort. Là-bas, il rencontre une prostituée, dont il tombe amoureux.
Il y a de la beauté dans ce film. Un réel talent dans la représentation de Las Vegas comme lieu à la limite de la réalité, incompréhensible et incompréhensif. De la sincérité et de l'émotion qui surgissent de la rencontre de ces deux solitudes, dont les aspirations atypiques suscitent le rejet et l'humiliation jusque dans la ville du pêché. De l'honnêteté et de la vérité dans l'évolution de leurs sentiments. De l'authenticité et de l'empathie dans le jeu des acteurs (Nicolas Cage n'est jamais aussi bon que quand son personnage ne requiert aucune sobriété), qui suscitent l'adhésion du spectateur malgré l'atmosphère de déglingue (dans tous les sens du terme) généralisée.
Tout est cependant loin de la perfection. Certaines scènes n'échappent pas à la lourdeur et la grossièreté qui guettaient un thème pareil, et se vautrent dans un too much rébarbatif. La propension, sans doute imposée par ces imbéciles de producteurs hollywoodiens, à imposer des intermèdes didactiques (par le biais d'une thérapie suivie par la péripatéticienne) pour être sûr que le spectateur idiot comprenne bien les enjeux, est insupportable. Et pointe à la fin, mais c'est peut-être subjectif, un léger sentiment d'insatisfaction face au relatif manque d'intérêt global de l'histoire qui nous a été contée.
Mais, si vous aimez les jolies idylles entre marginaux désespérés, je vous recommande quand même cette pellicule, qui reste touchante et parfois poignante.
C'est déjà beaucoup.