Dans une brasserie parisienne un homme marié et une femme seule se rencontrent, se plaisent et décident de se voir et revoir pour coucher ensemble sans peur du lendemain et, pensent-ils, sans le besoin de s'attacher l'un à l'autre, encore moins de tomber amoureux.
Evidemment rien ne va se passer comme la promesse qu'ils envisageaient initialement :
Un troisième personnage va redessiner une géométrie des coeurs non sans bouleverser ce fragile équilibre.
C'est sur ce canevas usé jusqu'à la corde qu'Emmanuel Mouret tisse son récit dans un marivaudage urbain que n'aurait point renié le Woody Allen des années 80.
La mise en scène s'étire dans des plans-séquences où les dialogues plutôt bien écrits sortent de la bouche des personnages avec le charme suranné que le cinéaste affectionne tant.
On a souvent l'impression qu'il idéalise dans une touchante naïveté une idylle rêvée mais confrontée à l'épreuve des sentiments.
De petites ponctuations mozartiennes viennent ça et là rythmées l'ensemble.
J'aime bien l'univers de ce cinéaste même si j'eus préféré un peu plus d'audace formelle et d'humour dans les situations. (Voir par exemple "Changement d'adresse" que je tiens pour un de ses meilleurs films).