Ennuis chroniques
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Ce film, qui à l'époque était présenté sous son titre international "An Unfinished Film", est le deuxième que je devais voir à mon arrivée à Cannes, en mai dernier. Mais la rencontre avec un journaliste qui m'avait cédé sa place pour la projection presse de Everybody loves Touda, m'avait amené à annuler cette séance.
Après avoir pu le découvrir ce mois-ci, je me rends compte que j'avais fait le bon choix.
Si le scénario de départ est en tous points excellent, le résultat final est bien en deça des attentes.
La partie confinement reste évidemment la plus intéressante. L'on est saisi par le silence qui vient s'installer un peu partout. Beaucoup de sensations vécues à l'époque remontent alors à la surface. Entre fiction et documentaire, le film fait le choix habile d'insérer des vidéos filmées à l'époque par des téléphones portables. Le problème est que le réalisateur en fait des tonnes pour appuyer le côté "amateur" des autres vraies/fausses images, celles tournées pour le film : mauvais cadrages, gros plans peu flatteurs, images saccadées pour cause de mauvaise connexion, appels vidéos en multiconférence avec voix décalées, avec un écho, ou qui parlent toutes en même temps... Bref, un manque de subtilité qui, ajouté à un choix d'acteur principal très mono-expressif, fait que les minutes passent très lentement. Si l'on est bien sûr sidéré autant que les personnages par la violence des actions répressives, l'on déplore tout de même que le dimension politique (pourtant inévitable sur ce sujet, en Chine) ne soit pas davantage abordée.
Enfin le film pose une nouvelle fois la question déjà soulevée lors de la sortie de films comme Revoir Paris sur les attentats de 2015 : ne faut-il pas attendre d'avoir davantage de recul sur un évènement de telle ampleur pour pouvoir le traiter avec suffisamment de justesse et d'à propos ?
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il y a 9 heures
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