Ennuis chroniques
Comme je ne suis pas singulièrement fute fute j’ai mis longtemps à comprendre que le film était ennuyeux parce qu’il mimait l’ennui de la période Covid. Oh la mimésis qui m’avait échappé ! A part ça,...
il y a 3 jours
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Comme je ne suis pas singulièrement fute fute j’ai mis longtemps à comprendre que le film était ennuyeux parce qu’il mimait l’ennui de la période Covid. Oh la mimésis qui m’avait échappé !
A part ça, le film se décompose en deux moments. Le premier fadasse et le deuxième, pareil. Une équipe de cinéma se retrouve pour visionner les scènes d’un film inachevé tourné dix ans auparavant. C’est le titre original : An unfinished movie. Il y a le réalisateur, le producteur, le chef opérateur, l’acteur principal (Jian Cheng) et tutti quanti. Tout le monde se retrouve dans une allégresse contenue. Le réalisateur lance l’idée de terminer ce film qui a été interrompu pour diverses raisons (censure. Intransigeance du réalisateur). L’acteur est sceptique au départ mais finit par se laisser convaincre. Le tournage reprend à la fin de l’année 2019.
Le deuxième moment correspond à la seconde interruption du tournage. L’équipe est dans un hôtel à Wuhan et le Covid éclate, des membres de l’équipe se casse comme ça soudainement sans explication. Le tournage est compromis. Certains sont retenus dans l’hôtel, d’autres arrivent à s’échapper. Le film prend alors vaguement le tour d’un film de zombie sous prozac et d’un found footage. Il y a des sirènes qui retentissent, des images de la rue filmées depuis la fenêtre de la chambre d'hôtel avec d’inévitables gyrophares bleus qui tournent, des types qui montent la garde en combinaison de désinfection. Et tout le long, on passe son temps à regarder le protagoniste qui regarde son téléphone, le tout entrecoupé d'images d'archives qui révèlent l’absurdité collective de ce pénible épisode pandémique.
Une séquence cependant mérite notre attention, tant elle est à la fois incongrue et dérangeante : dans un gymnase, des médecins en combinaison esquissent des pas de danse sur un fond musical, les patients autour d’eux les imitent tout en se tenant à une certaine distance.
J’ai repensé à ces vidéos TikTok de personnels soignants en France en train de danser et j’ai pensé : « c’était quoi ce rapport soudain entre la maladie et la danse ? Elle venait d’où, cette frénésie de danser ? » Mais mon questionnement n’est pas allé plus loin.
On passe sa vie à voir des gens regarder leur téléphone. Dans la rue les gens regardent leur téléphone. A la maison les gens regardent leur téléphone. Dans les musées les gens regardent leur téléphone.
Ce film ne fait pas exception et nous propose de regarder Jian Cheng regarder son téléphone pendant une heure. Il appelle sa femme en visio. Puis on le regarde se regarder devant son téléphone pour enregistrer un message. Ce n’est simplement pas intéressant. C’est du piètre cinématographe.
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il y a 3 jours
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