Le film démarre par un long plan fixe sur la ville de Téhéran qui se réveille pour une nouvelle journée comme les autres. Une ville au sein de laquelle la liberté est réduite à peau de chagrin, où tout est soumis à contrôle, à la censure, au jugement des hommes, des autorités, de l’administration.
C’est cette ville, et le contrôle qu'exerce le régime des Mollahs sur ses habitants, que nous racontent les réalisateurs Ali Asgari et Alireza Khatami à travers neuf plans-séquence de moins de 10 minutes. Neuf fragments de vie, mettant en scène des citoyens lambda face à un représentant de l’administration ou une personne qui leur est "moralement" supérieurz dans la hiérarchie iranienne. Tout est filmé en plan fixe, selon le point de vue du représentant pointilleux, Questionnaire pour ne pas dire inquisiteur.
Des instantanées, de la vie quotidienne, pour montrer de manière très réaliste, les tracas auxquels sont confrontés, hommes et femmes de tout genre et de tout âge, enfants, comme adulte, devant se justifier de tout face à des représentant pointilleux, pour ne pas dire inquisiteur, toujours prêts à s’infiltre dans l'espace privé des gens.
Une société iranienne coincée dans un mode de fonctionnement Kafkaïen avec un état paranoïaque, à l’image cette avant dernières séquence mettant en scène un réalisateur, venu soumettre son scénario à la censure, et qui se voit contraint d’arracher la moitié des pages de son script pour qu’il soit accepté... une séquence qui m'a rappelé par certains aspects le « Journal d’un scénario » de Fabrice Caro.
un film à la forme radicale qui dresse le portrait d’un pays radical, et qui vient s’ajouter à la liste déjà conséquentes des œuvres dénonçant le pouvoir totalitaire qui s'exerce en Iran depuis trop longtemps.
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