Le duo de réalisateurs iraniens Asgari/Alizera signe avec leur deuxième métrage, Chroniques de Téhéran, une somptueuse et saisissante fresque des travers de la société iranienne. Au travers de portraits cadrés en plan fixe initialement prévu en courts-métrages, les visages de Téhéran se révèlent comme ce qu'ils sont à l'origine : des reflets cloisonnés d'un peuple qui étouffe sous le joug islamique et dont la finalité du film interroge sa durabilité.
Vu la grande variété de thèmes traités, le film embrasse pleinement son caractère choral et dévoile des visages de femmes et d'hommes pris en étau dans des situations à première vue anodines : retrait d'amende, récupération de chien à la fourrière, demande de permis, achat de vêtements pour la rentrée... Mais qui se retrouvent tous, très vite, aux prises avec la religion et l'autorité abusive : questions personnelles voire intimes, dialogue de sourds, incompréhension face à une réalité politique...
La réalité foudroie ainsi chaque protagoniste, reflets d'une société en perdition. Fantômes d'un régime totalitaire,les voix de Téhéran s'élève dans ces Chroniques.