Au village des prostituées, l'espoir d'un monde meilleur

Dans le cinéma indien, 2 approches se côtoient et s'entrecroisent fréquemment :

- les comédies musicales naïves qui ont fait la renommée de Bollywood (dont la fameuse romance Devdas),

- les tableaux dramatiques d'une société en quête de valeurs humanistes (à l'image des réalisations de Satyajit Ray).

Parfois, le film est précisément la rencontre des deux. On peut citer Mother India ou Lagaan.

Chroniques indiennes s'inscrit clairement dans la mouvance de la seconde catégorie : un film sur une société à la dérive, dans laquelle les prostituées vendent leurs filles pour s'assurer une vie meilleure.

D'ailleurs, à l'écran, la fille de l'une des protagonistes refuse d'apprendre à chanter. Comme pour mieux dénoncer les romances de Bollywood à l'eau de rose si éloignées d'une réalité honteuse.


Pour autant, Buddhadeb Dasgupta évite la voie misérabiliste et/ou déprimante.

De ce point de vue, Chroniques indiennes est l'antithèse de Siddarth. Le réalisateur a fait le choix d'une comédie dramatique proche de la réalité (en théorie 1969) mais avec une "folie euphorisante".

Ainsi, certains hommes semblent d'une perversité irrécupérable, d'autres entrevoient la lumière et entrouvrent ainsi aux femmes des portes vers un futur meilleur.

Certes tout cela manque parfois d'écriture (quelques raccourcis scénaristiques) mais l'humour y est subtile et rafraichissant.


A voir pour toutes celles et ceux qui souhaitent découvrir l'Inde d'hier et hélas encore d'aujourd'hui.

Raider55
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le 22 mars 2024

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