Apès un écart de conduite qui le fit traduire en justice à l’âge de 16 ans, celui qui deviendra plus tard le tout premier rocker américain, dans le sens que nous donnons aujourd’hui à "rocker", va commencer par jouer du blues.
Mais il est si atypique dans ses créations, inventant ses propres riffs (il transfère à la guitare des riffs qui ne se faisaient alors qu’au piano) et son jeu est si rapide (c’est jusqu’alors inconnu), qu’il va en fait inventer le rock and roll.
Il est aussi le compositeur de ses paroles (cela restera peu courant chez les rockers de cette génération).
Et qu’est-ce donc que, sur scène, sa très spéciale danse des canards (celle que Michael Fox imite de manière hilarante au bal des lycéens devant des ados médusés dans "Retour vers le Futur") ?
Pour George Thorogood, elle a été prise à Groucho Marx, dans le film « Duck Soup » : enfant, Chuck Berry faisait rire sa famille en imitant son jeu de jambes. Plus tard, sur une scene rock, il l’a faite une fois et le public l’adora, alors il l’a gardée, et c'est devenu une sorte de logo.
Il était la vedette de Chess Records, qui nous a gratifié des meilleurs disques de blues de l' époque et des plus variés.
Vers la fin, il se montra très antipathique, arrogant et méprisant avec les jeunes rockers qui lui rendaient hommage et voulaient jouer sur scène avec lui : on voit souffrir les musiciens des Rolling Stones, comme Keith Richards et on entend Steven Van Zandt, du band de Bruce Springsteen raconter la même chose, quoiqu'avec avec réticence, pour ne pas manquer de respect à cette icône.
Dans ce documentaire, un passage est prodigieux, celui où il "jamme" avec Buddy Guy, en faisant aussi sa fameuse danse : des bouts de cette séquence sont montrés à des moments variés tout au long du film, réalisant une excellente ponctuation du récit en images de l’aventure de Chuck Berry.