Gordon Douglas fait partie de ces bons artisans qui ont brillé à Hollywood dans plusieurs genres, fournissant un cinéma essentiellement tourné vers le divertissement, avec parfois une once de critique sociale ou de psychologie, mais il a surtout brillé dans 2 genres qui sont le thriller et le western.
Chuka le redoutable ne fait pas partie de ses westerns les plus connus, on retient plus facilement les 3 films qu'il fit avec Clint Walker en vedette, comme le Géant du Grand Nord ou Sur la piste des Comanches, ainsi que d'autres westerns comme Fort Invincible et Rio Conchos. Le scénario de Chuka reprend justement une trame assez voisine de Fort Invincible où un groupe de soldats était coincé dans un fort face à une menace indienne ; ici, on retrouve différents protagonistes en plus de soldats coincés dans un fort isolé en proie à une présence indienne déterminée à massacrer ses occupants. Le film se transforme en une sorte de huis-clos, car à part une ou deux scènes dans le camp indien et dans le désert, toute l'action se situe dans ce fort délabré. Les esprits s'échauffent, les caractères se révèlent, le réalisateur mène de front plusieurs actions parallèles en plus de la menace indienne, comme l'antagonisme entre Chuka, un pistolero endurci et le commandant partisan d'une discipline de fer, la provocation qui se termine en combat dantesque entre Chuka et un sergent borné, ainsi qu'un épisode sentimental qui n'apporte pas grand chose à cette histoire pas si mal gérée par Douglas, mais qui aurait pu être encore mieux, le décor aurait pu l'inspirer encore mieux. Mais je crois que la faiblesse du budget a dû limiter ses ambitions, et c'est dommage.
Mis à part l'épisode amoureux qui alourdit l'intrigue, ce western est solidement réalisé par Gordon Douglas, il ne réussit pas complètement ce western, mais il a suffisamment de métier pour le rendre divertissant, d'autant plus qu'il possède de bons acteurs (le viril Rod Taylor dans le rôle de Chuka, Ernest Borgnine dans celui du sergent buté, John Mills dans celui du commandant, plus l'Italienne Luciana Paluzzi et James Whitmore...). Un film qu'il faudra peut-être que je réévalue.