Chute libre (Falling down en anglais) fait partie de ces films états-uniens des années 90 qui sont (rapidement) devenus des classiques. Il a été parodié ou au moins culturellement référencé de nombreuses fois, notamment dans le rap de Disiz La Peste "J'pète les plombs" qui reprend les grandes étapes du scénario, mais d'une manière humoristique.

Le scénario n'est pas exactement ce qui est pitché en général, et notamment sur la page du films sur SC. Ce n'est pas un type normal qui pète les plombs, parce qu'il se retrouve coincé dans les bouchons, qu'il fait chaud, etc.. C'est ce qu'on peut être tenté de croire au début du film, mais ce n'est pas le cas comme on le découvrira peu à peu tout au long du film. Et c'est justement une des forces du film de nous faire découvrir la personnalité/l'identité du protagoniste peu à peu, au fil de l'enquête que mène le policier qui vit son dernier jour avant de prendre sa retraite. Nous assistons en effet à la chute d'un homme qui va progressivement aller toujours un peu plus loin dans le franchissement des règles/lois pour se diriger vers le "point de non retour" dont il parle à un moment à sa femme au téléphone. Le film est bien construit avec sa structure en miroir avec le policier qui mène l'enquête. Lui, a une femme (super chiante, mais il arrive à garder son calme tout du long, sauf vers la fin où il lui dit de fermer sa gueule), mais ils ont perdu leur fille. L'autre a une femme et une fille, mais il les a perdu d'une autre manière. Il a aussi perdu son travail.

Bref, il a tout perdu, et essaie de récupérer l'important, en niant le fait qu'il est déjà trop tard. Le policier au contraire, supporte son supérieur très chiant, sans s'énerver. à la fin, il met tout de même une beigne à son collègue qui a mal parlé de sa femme. Il y a des petites longueurs ça et là, mais dans l'ensemble, ça va. Là où ça pèche c'est qu'on ne comprend pas toujours très bien où Schumacher veut en venir. Mais c'est peut être justement la subtilité dont il est capable finalement dans le film. Au départ, le spectateur est un peu du côté du protagoniste, jusqu'à se dire "il va trop loin" et a réaliser à quel point il est fou, malade, ce qu'on voudra, ce qui pourra mettre mal à l'aise.

Bref, l'évolution de la perception de la personnalité du protagoniste par le spectateur est bien réussi. Au niveau de la technique pure, on a aussi droit à des plans plutôt intéressants et parfois osés. Un film qui mérite finalement son statut de classique. Peut-être le meilleur film de Schumacher ?

Créée

il y a 3 jours

Critique lue 2 fois

Hunkarbegendi

Écrit par

Critique lue 2 fois

D'autres avis sur Chute libre

Chute libre
Ugly
8

Mike pète un boulon

La descente aux enfers d'un cadre disjoncté dans un Los Angeles sous tension traduit le stress de notre vie quotidienne dans le monde moderne ; à travers le personnage incarné par Mike Douglas, le...

Par

le 17 juin 2017

28 j'aime

27

Chute libre
Petitbarbu
8

Menace II Society

On en a gros ! Marre des embouteillages sous la chaleur suffocante ! Marre des employés procéduriers qui ne comprennent rien à rien, ne veulent rien comprendre, se cachent derrière les ordres et la...

le 13 juil. 2015

28 j'aime

16

Chute libre
EricDebarnot
6

Polémique et inconfortable

Joel Schumacher est l'un des réalisateurs hollywoodiens les plus honteux, réactionnaires, démagogues, putassiers, etc. etc. Dé-zinguer ses films est un exercice facile pour la critique - et bon...

le 14 août 2013

23 j'aime

7

Du même critique

La Mort de Louis XIV
Hunkarbegendi
3

La Mort du Spectateur

Ce film est d'un ennui ... mortel; À défaut de vraiment mourir vous risquez à coup sûr l'endormissement. Idéal pour tous ceux qui souffrent d'insomnie. Ou si vous voulez torturer quelqu'un. Un...

le 13 févr. 2019

6 j'aime

1

Guerre et Paix
Hunkarbegendi
8

Critique de Guerre et Paix par Hunkarbegendi

Une excellente adaptation du livre de Tolstoi, sans doute la meilleure à ma connaissance. À l'écriture on retrouve Andrew Davies, connu pour ses adaptations de romans classiques tels que Pride and...

le 18 févr. 2016

6 j'aime

Maria
Hunkarbegendi
7

Critique de Maria par Hunkarbegendi

Pablo Larrain aime bien réaliser des biopics, si possible non conventionnels. En 2016 il avait réalisé Neruda sur son compatriote le poète chilien, l'année suivante, il récidive avec Jackie avec...

le 23 janv. 2025

5 j'aime

1