J'ai vu ce film un peu par hasard, me laissant convaincre par la note globale de SC et ne connaissant ni le sujet ni le genre du film. Au final, Joe Johnston (Jumanji) nous narre l'histoire d'un ado, aidé par trois comparses, qui tente de s'extraire de sa ville minière et de son futur tout tracé de "gueule noire" en remportant un concours d'inventions scientifiques, scénario adapté du roman, écrit à l'âge adulte, du gamin précité.
Pas sûr que je me sois laissé tenté avec tout cela, le risque récurrent du biopic ou du "tiré d'une histoire vraie" résidant bien souvent dans l'académisme du traitement, ce qui affadit le film, ou dans la prépondérance du sujet qui transforme l'oeuvre en documentaire vaguement romancé.
Conventionnel, le film l'est, à n'en pas douter. Tout commence à l'instant T, moment du virage que veut donner l'ado à sa vie, et se termine après avoir vaincus les différents écueils qui jalonnent ce parcours balisé, engueulades avec ses potes, son père, incrédulité de certains, soutien d'autres, accidents, doutes... Le manuel du parfait film initiatique parsemé d'un discours un peu gnangnan comme "Papa, je t'aime mais chacun sa vie".
Malgré tout, je vois trois raisons, deux à peu près objectives et une très subjective, d'apprécier ce film et de le conseiller.
Tout d'abords, Ciel d'Octobre est bien réalisé. L'évocation de la fin des fifties convainc, bien aidée par quelques célèbres tubes de l'époque et la jolie partition de Mark Isham, tout comme le combat pour la survie des habitants de Coalwood, ville à la mono-ressource menacée, avec quelques très belles scènes autour des ouvriers, sans pathos malgré la triste réalité de leurs conditions de travail. Immédiatement mis dans le bain, l'histoire avance très vite, emballe le spectateur et les quelques fautes de goût mentionnées plus haut, qui arrivent d'ailleurs plus tard, ne suffisent pas à atténuer l'intérêt et l'empathie éprouvés pour Homer et ses amis.
La deuxième (grande) qualité du film provient de ses interprètes. Deux ans avant Donnie Darko, Jake Gyllenhaal prouve qu'il peut tenir un film sur ses jeunes épaules (19 ans à l'époque). Il illumine le film de sa présence et n'a pas à rougir devant le pourtant très bon Chris Cooper dans ce rôle de père inflexible au grand coeur et très humain. Les personnages féminins, plus effacés, sont très juste (Laura Dern, Nathalie Canerday) et le reste du casting très homogène notamment W.L. Scott ou Chris Owen.
Enfin, j'aime bien ces histoires, même romancées, de bons gars qui par le travail, l'idée, échappent à leur destinée. Ça doit me rester du premier Rocky...J'aime également ces histoires d'aller tutoyer les étoiles ou ce qui touche au ciel.


Evidemment, ce film est très loin d'être un chef d'oeuvre ou même un grand film, son trop grand classicisme, la relation père-fils, par trop grossière, l'en empêchent mais la limpidité de sa réalisation et la sincérité de son interprétation en font un agréable voyage et un film vrai.

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le 5 mars 2021

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GrandTyrion

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