Tourné avec un budget limité (20 000 dollars) et surtout peu d'expérience, "Cigarettes & Coffee" est pourtant un court-métrage très étonnant. On y suit une interaction entre trois groupes de personnages dans un café, autour d'un billet de 20 dollars.
Ce qui frappe est la maîtrise précoce de Paul Thomas Anderson. A seulement 23 ans, il fait livrer à des acteurs des performances très convaincantes (voire presque impériale pour Philip Baker Hall), propose des dialogues relevés, et surtout une narration culottée. A l'image de cette figure paternelle qui demande à son ami de prendre ses aises, allumer sa cigarette, et boire son café avant de raconter son histoire, "Cigarettes & Coffee" impose son tempo à son spectateur avec brio.
On remarquera par ailleurs que cet ensemble soigné servira de base à son premier long-métrage, "Hard Eight" : décors du coffee shop, dialogues entre un homme et son mentor, présence de Philip Baker Hall...