Les séances animées de l’avent continuent avec ma petite princesse et nous nous installons confortablement sur le canapé pour découvrir comment sont conçus les bébés, par-delà les nuages, au quartier général des cigognes… Le postulat de départ de Cigognes et Compagnie est déjà intéressant en ce sens qu’il pose certaines observations sur le monde actuel : délaissant la livraison de bébés, difficile, dangereuse et surtout non rentable, les grands oiseaux se sont depuis longtemps spécialisés dans le transport de produits high-tech.



Ou quand le consumérisme noie l’humain.



Là-haut donc, tout n’est qu’ordre et précision. Mais Tulipe, le dernier bébé conçu mais jamais délivré, vient régulièrement semer la zizanie dans la mécanique bien huilée de la compagnie volatile. Condamnée à ne plus quitter le service du courrier, la jeune fille reçoit bientôt la lettre de Nate, jeune fils unique qui s’ennuie entre ses parents accaparés par le travail et qui rêve d’un petit frère : la machine est soudain relancée et Junior, qui aspire à prendre les rênes de la compagnie de livraison, doit alors s’assurer que l’évènement ne s’ébruite pas.
Les voilà tous deux partis, tant bien que mal, pour un périple plus hasardeux que prévu.
Entre une meute de loups séduits par les grands yeux d’une petite fille, diablement inventifs et profondément déterminés, et la pression constante du patron de la compagnie, Tulipe et Junior se découvrent, se disputent, et tombent sous le charme de cette fillette qu’ils transportent… apprennent doucement ce que c’est que d’être une famille.


Humour distillé à bonne dose, rythme au métronome et animation léchée, *Cigognes et Compagnie* ne se contente pas de livrer un divertissement populaire pour une jeunesse à occuper mais construit solidement son propos en jouant sur deux histoires principales développées en parallèle, tout en en gardant une troisième en arrière-plan : le film est intense, tendre et passionnant. 


Revient avec simplicité sur l’humanité qui sommeille en chacun et qui nous épanouit plus sûrement que l’aliénation d’un travail trop réglé ou trop envahissant.



Ma princesse, aussi mignonne que le colis aux grands yeux du métrage, savoure avec ses rires bruyants et reste scotchée jusqu’au bout. Moi aussi, partagé entre plaisir régressif et satisfaction intellectuelle : la signature d’un dessin-animé réussi !

Créée

le 9 déc. 2016

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