Le cinéma magnifié dans une belle et tragique histoire
Toto, apprenant la mort d'Alfredo, se rappelle de son enfance au cinéma Paradiso , quand il découvrait le cinéma et la cabine de projection grâce à ce fameux Alfredo.
C'est un magnifique conte sur le cinéma et sa fonction à l'époque, manière pour les gens de se divertir et de se détacher de la réalité et on découvre ou l'on redécouvre les différents genres tel que le western, le mélodrame, la comédie burlesque, mais aussi la censure, avec le pré-visionnage des films par le religieux qui va couper les plans qui ne lui plaisent pas, la plupart du temps le baiser, qui est donc à la fois caché et mis en avant dans ce film, où on va même avoir droit à un hommage à ces fameux baisers au cinéma à un moment. On a aussi une belle et dramatique histoire d'amour qui embellit le film tout en nous gardant par la suite dans la réalité, montrant la capacité du scénario de garder une très belle originalité qui ne tombe pas dans la facilité.
La réalisation, quant à elle, est parfaitement maîtrisée, notamment avec les plans d'ellipses où l'on saute plusieurs années en une seconde avec par exemple la main d'Alfredo passant sur le visage de Toto est un très beau moment. Certains plans dans le film sont juste magnifiques notamment celui, dans la dernière partie, des retrouvailles du fils et de la mère est un plan sublime, ou lors de la marche funéraire quant Toto se retourne et voit son ancienne vie en la personne des habitants qu'il n'a pas vu depuis tant d'année.
Le casting de l'ensemble des différentes périodes du film est vraiment bon, particulièrement Philippe Noiret, qui confère une grande profondeur à son personnage et le rend très attachant et émouvant, et Salvatore Cascio,qui joue Toto enfant, quant à lui, est tout à fait charmant et éblouissant.