"Cinema Paradiso" n'est pas un grand film, mais c'est quand même un joli film, très nostalgique, un peu tire-larmes, pompant sans vergogne sur le nec plus ultra du cinéma italien (je pense notamment à "Amarcord") et malgré tout, on passe, à le regarder, deux bonnes heures, avec au coeur, en sortant de la salle, une certaine tendresse pour l'espèce de mélo-comédie que nous a assez habilement concoctée le réalisateur (et scénariste) Giuseppe Tornatore.
Tout tourne autour du "Paradiso", l'unique salle de cinéma d'un petit village perdu de Sicile, un peu après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Le petit Salvatore, dit "Toto", dont le père est mort sur le Front Russe, ne vit que pour les films qu'il voit, d'abord à la dérobée, dans ce cinéma initialement paroissial et sous le contrôle et la censure du curé du village (à qui Toto sert d'enfant de choeur). Très vite, le petit garçon est fasciné par le projectionniste Alfredo (Philippe Noiret) avec qui il se lie d'amitié et qui va peu à peu lui servir de père de substitution. Toto va ainsi grandir à l'ombre des films projetés par Alfredo, apprendre le job et devenir à son tour, quand Alfredo est frappé d'infirmité, projectionniste du "Paradiso". Adolescent, le jeune Salvatore rencontrera son premier amour, connaîtra sa première déception amoureuse, puis sur les conseils d'Alfredo, quittera le village pour tenter sa chance à la ville (Rome, Cinecittà)... le début et la fin du film nous le montrant même, sous les traits de Jacques Perrin, réalisateur et/ou producteur arrivé.
Des recettes ou ficelles, des clichés, des facilités scénaristiques, un manque de réalisme sûrement, mais au final quand même un film qu'on regarde avec plaisir, amusement, émotion et, je l'ai dit, une certaine tendresse. D'où la générosité de ma note.