Yann Moix ne respecte rien. Et il en donne la preuve avec ce Cinéman d'une effroyable médiocrité qui collectionne les fautes de goût avec l'ardeur de l'amateur de cartes postales jaune pisse qui cherche la pièce rare.
L'indigence du truc que Moix voudrait faire passer pour un scénario tutoie les sommets. Et il s'essuie littéralement les semelles sur chacun des films qu'il revisite, en prenant bien soin de les ridiculiser au passage, bien sûr. Sinon, ce ne serait pas rigolo. Et cela fait d'autant plus mal que ce sont presque tous des classiques. A tel point que le réal semble se comporter comme un petit con lâché dans un cimetière. Un petit con qui ouvrirait les caveaux, pisserait sur les monuments, renverserait les croix et s'adonnerait à des rites sataniques.
Le film dans son entier pique les yeux puissance 10 000, comme après avoir été gazé dans une manif' altermondialiste par des CRS vénères. Au point de pleurer des larmes de sang. Si d'aventure il vous en reste encore dans les veines, l'humour pouet pouet se chargera de vous en siphonner les dernières gouttes pourpres et de les faire repasser par les oreilles dans un ultime geyser.
Les acolytes de ce Ivan le Terrible du 7ème art ne sont pas en reste. Frank Dubosc est égal à lui-même, tout droit issu d'un de ses spectacles ou la suffisance de son attitude n'a d'égale que la vulgarité de son humour beauf. Dès les premières minutes de son one man show rance, il s'avère insupportable. Autant que sa voix off, omniprésente. PEF, son camarade de jeu, creuse quant à lui tellement profond dans la fange de la grimace honteuse qu'il finira sans doute par trouver du pétrole. Au point qu'il dispute le Gérard de la pire prestation ever à Dubosc. C'est dire...
Les couleurs criardes, l'humour qui s'enfonce inexorablement dans le marécage de la honte, une post synchro aux fraises, tout cela ne peut être qu'anecdotique, tant ce que l'on nous donne à voir sombre dans le néant.
Et à la fin de la projection, le spectateur, atteint de convulsions et de violents maux de tête suite au supplice, ne pourra que se précipiter vers les urgences ou le médecin généraliste le plus proche. Et à la question de savoir quels sont les symptômes du mal atypique dont il est atteint, le spectateur criera, dans un râle d'agonie : J'ai mal à mon cinéma, docteur !
Behind_the_Mask, qui a perdu la vue.