Un homme richissime invite plusieurs personnes à passer quelques jours sur son île, dans le but de convaincre l'un d'entre eux de lui vendre un concept de résine synthétique. Mais entre-temps vont se dérouler plusieurs meurtres.
Bien que le film soit considéré comme bancal, il faut se dire que c'est clairement du travail de mercenaire pour Mario Bava ; il a dû tourner seulement deux jours après la signature de son contrat, remplaçant à la volée le premier réalisateur, et donc lui laissant le projet clés en mains sans pouvoir modifier quoi que ce soit, casting ou décors. En plus de cela, il sera en plus le directeur de la photo, cadreur, responsable des effets d'optiques et monteur pour un tournage de seulement trois semaines ! C'est aussi ce qui caractérisait le réalisateur, à savoir mener des missions à bien dans le délai imparti, bien qu'il considéra L'ile de l'épouvante (autre nom donné au film) comme le pire de sa carrière.
En dépit d'une très belle photo et de scènes parfois ingénieuses, à l'image d'un plan-séquence de chutes de perles dans un escalier menant à la découverte d'un cadavre plus bas, c'est une variation des Dix petits nègres qui peine à convaincre. Sans doute la faute aux personnages qui paraissent antipathiques, ou à la fin qui se voit grosse comme une maison. On peut quand même admirer la beauté d'Edwige Fenech, quelques scènes coquines, ainsi qu'une bande originale très seventies.
Je suis sorti moyennement convaincu du film, compte tenu des circonstances du tournage, mais il a quelques défenseurs, à commencer par Quentin Tarantino, qui ira même jusqu'à reprendre une scène en hommage pour Kill Bill.