Nuances introuvables

S'il n'y avait que cette frange mal coupée d'embarrassant, je crierai hallelujah. Mais seulement on s'y attend : ce n'est pas le cas. Des tentatives ratées.
Grey commence à sortir le mot pragmatisme d’un air tendu pour se donner l’air intelligent durant l’interview. (j'ai même l'impression que c'est le seul mot qu'il emploie sortant d'un vocabulaire un peu plus large à l'exception du champ lexical sm)
Puis déviance sur l’intimité de Grey. « Posez une question qui vous intéresse, vous. » Au vu du regard vide et niais d’Ana je m’attendais presque à ce qu’elle sorte un « euuh… bah rien. hihi».
De l'intelligence artificielle ? On en retrouve aussi ici : lorsque les personnages citent du Jane Austin alors que l’auteur est fan de Stéphanie Meyer.
Poli, Galant, déterminé, intimidant : mots qu’emploie Ana pour décrire Grey. Mais attendez ? Son meilleur pote est poli et galant quand il lui tient la porte de sa bagnole, déterminé pour la pécho quand elle est bourrée et intimidant quand il essaye de l’embrasser. Alors quel est le problème ? Ah bah non, ces adjectifs ne sont pas suffisants pour justifier ton frétillement débile, connasse.
« Vous êtes sadique ? Lol nan chui dominant. - "Et moi qu est ce que gagne ?" "Moi" - "Pourquoi ?" "Parce que chui comme ça"- "je suis vierge""qu est ce que vous faisiez tout ce temps ?" " je vous attendais" =j’attendais un sadique dominant de votre genre pour pratiquer le sm a donf, ouais, tout ça c’était prévu depuis ma naissance, croyons au destin pour que ça rende notre relation + forte ;)
Meuf. Il te souffle sur les côtes du torse, arrête de jouir.
Attention : apparition du PIANO. Et voilà, scène inutile où il va jouer son musicien torturé à la personnalité profonde, suivi de : . "J ai eu une mère accroc au crack et prostituée qui est morte " oh mon dieu cette tentative de donner de la contenance au personnage à travers 8 mots. Envie de kidnapper l auteur et de lui hurler CA SUFFIT PAS.
Tout est cucul la praline qui se cache derrière une couverture de sexe sm. On peut féliciter le marketing.
Le gars est tellement autoritaire qu’il peut sortir un « et maintenant tais-toi » alors qu’elle n’a rien dit depuis le début à part hocher la tête.
Non mais en vrai le mec fait tout un chichi pour ne pas dormir avec une autre personne car il aime avoir la couverture pour lui ? Ou alors il y a plus de profondeur à ce mystère, genre il pète au lit ?
Même en donnant une personnalité absolument pas hors du commun, ils ne savent pas la faire perdurer : (soupir) ils ont voulu nous montrer un mec froid, classe et distant, mais qui perd toute sa crédibilité en sortant « à plus bébé » au bout de la 1ère nuit.
Tout est centré autour des deux personnages et SEULEMENT d'eux : reflet du narcissime de l’auteur ++++. Dans orgueil et préjugés y a l’évolution des sœurs, l’entourage de Darcy, et même dans Twilight on s’intéresse un minimum à d’autre personnages ! BORDEL. Quitte à être narcissique ça vaut le coup de développer les deux personnages, au moins.
Même pas.
Quand tu vois la tronche de l'auteur
http://evene.lefigaro.fr/files/imce_dates/2012/10/el_james_3hachette_canada300.jpg
et qu elle a pu écrire ces mots : « Il glisse les boules dans sa bouche. Putain, c’est plus cochon que la brosse à dent. » "Mon cœur menace de m’étouffer parce qu’il est dans ma gorge en train d’essayer de sortir par ma bouche. »
Puis tu fais le lien entre le texte et l’auteur. En version homme, il aurait été traité de gros dégueulasse. Mais bon, heureusement que l’auteur s’essaie à la métaphore pour rendre le tout plus subtile et léger (hmfhmfhmfhmf je vais finir par m'étrangler) : « Mon propre sourire est faible, car je suis aveuglée par le sien : Icare, volant trop près du soleil. ».