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Pour vous rappeler en deux mots le pitch du roman, nous suivons le parcours d’Anastasia, jeune étudiante vierge de 22 ans qui se prendra de passion pour un riche homme d’affaire jeune et beau qui lui fera découvrir des pratiques sexuelles à base de cravaches, de menottes et de diverses soumissions. Vous l’aurez bien compris, il est question de sadomasochisme ! Cette critique est écrite par un pur néophyte du livre et se contente d’un avis en tant que spectateur pur découvrant les tenants et aboutissants de cette histoire grâce à ce film. [...] Si vous avez lu (et adoré) le bouquin, ne vous attendez pas à retrouver des séquences frontales sur la chose car la déception risque d’être grande. Trois plans de fesses, de martinets et une scène de fessée : C’est bien tout ce que le film peut vous offrir de plus « trash » à l’image. En effet, la réalisatrice ayant visiblement plus pensé aux recettes qu’à la qualité de son œuvre, toute cette histoire de domination-soumission n’est en réalité qu’une vulgaire bluette pour adolescentes totalement édulcorée à l’image mais avec un propos d’une profonde aberration. Nous qualifierons même ce film comme étant malsain et scandaleux.
Cinquante Nuances De Grey dégoute à cause de son sexisme plus ou moins masqué derrière cette romance qui atteint un niveau record en matière de ridicule. On ne peut pas dire que les comédiens aident beaucoup. Le rôle d’Anastasia est tenu par Dakota Johnson. Visage blafard et regard humide accompagné de quelques mordillements de lèvre, on sourit discrètement devant les mimiques à la fois fades et forcées de l’actrice qui n’incarnera surement pas la nouvelle héroïne romantique du cinéma cette année. Il en va de même pour Jamie Dornan dans le rôle de Christian Grey, ce sinistre et répugnant personnage cachant son côté bourreau sadique derrière ses costumes de luxes et son visage d’amant idéal. Objectivement, l’acteur a le physique pour camper ce rôle mais encore faudrait-il qu’il soit talentueux ce qui est loin d’être le cas. Le trait est trop forcé, l’acteur semble tétanisé durant les séquences érotiques et on ne ressent aucune alchimie entre les deux personnages voire entre les deux comédiens puisqu’il parait que le tournage ne se serait pas déroulé aussi bien que cela selon les dires.
Ce qui est troublant dans ce film, c’est de remarquer qu’il nous fruste quand on le regarde étant donné qu’il est une pure arnaque sur son ambition d’histoire d’amour pimentée de scènes torrides mais qu’il parvient également à nous rendre fou de rage quand on se concentre sur son discours. Là où Lars Von Trier dans son brillant Nymphomaniac était parvenu à intégrer un récit traitant également du même sujet à avoir la soumission et le sado-maso en montrant beaucoup plus de choses à l’écran, à aucun moment nous n’étions sortis du film en criant misogynie tandis que Cinquante Nuances de Grey suinte le mépris des femmes en faisant l’apologie de l’abus sexuel pendant près de 2h00. C’est par ailleurs ironique de s’apercevoir que le public féminin adule une œuvre qui les salis. Si l’on met cet infâme discours de côté, il ne nous reste plus qu’à subir une mise en scène en carton, des dialogues d’une crétinerie incroyable et qui prêtent franchement à faire sourire par moment ainsi que des acteurs sans aucune profondeur. Seul point positif : quelques musiques additionnelles sympathiques contrairement à la bande-originale très pauvre d’un Danny Elfman pas motivé.
En résumé, Cinquante Nuances De Grey respire le néant cinématographique. Un film sage pour les yeux mais moralement très pernicieux. Totalement infect !