1983, mauvaise année pour Michel Blanc. Il la commence avec ce Circulez y'a rien à voir ! et la finira avec Retenez-moi où je fais un malheur. S'il n'est pas aussi nul que cette dernière potacherie, il faut bien admettre que cette sixième comédie consécutive de Patrice Leconte est vraiment celle de trop. Autant les deux premières avec Michel Blanc (Viens chez moi, j'habite chez une copine et Ma femme s'appelle reviens) étaient plutôt réussies, aussi bien drôles, tendres qu'intelligentes, autant celle-ci n'est pas à la hauteur de ses ambitions.
Ses ambitions, quelles sont-elles? Elles sont tout simplement de faire une comédie à l'américaine, autrement dit totalement loufoque, portée par des acteurs en vogue (en l'occurence Michel Blanc). Si Michel Blanc a plutôt le profil de l'emploi dans son rôle de flic collant (même s'il est affreusement cabotin ici), Jane Birkin est trop douce pour coller à l'image de son personnage. Quant à Jacques Villeret, assurément la plus-value du casting, il est malheureusement sous-employé. Ajoutons à cela, un scénario plutôt obscur, un rythme mollasson et des personnages dont on comprend mal les motivations, et on se retrouve avec une comédie ratée.
Pas drôle (ou si peu) et paresseuse (tant chacun semble se reposer sur ses lauriers), cette entreprise annonce une fin de cycle. Patrice Leconte passera au drame intimiste (après un crochet unique par le film d'action), Michel Blanc clôturera sa première période par Marche à l'ombre avant d'explorer d'autres univers et, surtout, de se faire rare.