Un journaliste, et blogueur, s'intéresse au meurtre non élucidé d'une jeune femme.
Il est curieux de voir que d'une production assez importante entre 1976 et 1986 (avec 8 films), celle-ci se soit considérablement tarie avec seulement deux autres longs-métrages ; l'un en 2000 avec Héros du tiers-monde et celui-ci, qui date de 2018. Entre-temps, Mike De Leon s'est intéressé à la sauvegarde du cinéma des Philippines. Pour Citizen Jake, dont le titre fait bien entendu référence à Citizen Kane, c'est, au prétexte d'une enquête menée par ce journaliste, un état des lieux des Philippines, surtout dans l'opposition avec le père, qui était un fervent supporter du général Marcos. Et le bilan n'est pas fameux, car il y a une corruption constante dans le pays, ce dont va souffrir aussi ce jeune homme, et l'impossibilité d'effectuer son enquête comme il le souhaite.
Même si c'est (encore une fois) beaucoup trop long, 2h20 au compteur, cela permet de voir comment Mike De Leon s'accapare les nouvelles technologies, avec de très beaux plans au drone de Manille, ou l'utilisation de smartphones, le tout dans une mise en scène assez épurée, avec un tournage sans doute en numérique, mais qui ne manque pas d'intérêt.
Citizen Jake est possiblement le dernier film de Mike De Leon ; il avait un autre film à tourner en 2020, mais il a été annulé avec l'arrivée de la pandémie, et il en a profité pour rédiger ses mémoires. Même si le film n'est pas à la hauteur de ses premières œuvres, j'ai encore un souvenir très fort de Kisapmata, c'est une radiographie passionnante d'un pays, et la colère d'un réalisateur.