L’enfance tue
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Pourquoi un film, perçu à sa sortie comme atypique, passé relativement inaperçu par le public et par la critique, peut-il être considéré aujourd’hui comme le plus grand film de l’Histoire du Cinéma ?
C’est d’abord par un reportage télévisé, semblable à de la propagande, que la vie du défunt Charles Forster Kane nous est évoquée. C’est par différents témoignages que son parcours nous est raconté. Une histoire très simple, mais d’une narration sublime. Un film très théâtral, mais d’une mise en scène virtuose.
Les mots, les analyses et autres louanges ont maintes et maintes fois été exprimés sur les qualités de ce film, sur son découpage, ses innovations techniques et sa modernité narrative. Cependant, le plus grand génie de Welles a été de comprendre que ce qui impressionne le plus, ce qui immortalise l’inconscient bien plus que tout autre chose, c’est cette magie implacable qu’est la puissance de l’imagerie.
A la fois tragédie grec et mythologie de l’Amérique; évocation d’une destinée dépassée par les enjeux du pouvoir, de la propagande et de l’amour ; Citizen Kane est un récit biblique. L’histoire d’un prophète raconté par ses apôtres, dont le dernier message, ses dernières paroles, résonnent comme une grande énigme. Une énigme que l’on peut entendre comme : Qu’est-ce que la vie ? Qu’est-ce que l’Amérique ? Qu’est-ce que le cinéma ?
Orson Welles n’avait que 25 ans lorsqu’il écrit, interpréta et réalisa Citizen Kane. Son bagage culturel était déjà imprégné par son expérience du théâtre, de la radiophonie, d’une admiration pour l’expressionnisme allemand et d’une passion pour l’illusionnisme Autant de bagage imprégnant ce premier film, basculant le cinéma vers une modernité nouvelle, impressionnant l’imagerie cinématographique de tous les plus grands cinéastes après lui.
Si Jean-Baptiste Thoret dit de John Ford qu’il est la Bible du Cinéma Américain, Orson Welles via Citizen Kane en est sans aucun doute l’Évangile.
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le 23 févr. 2018
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