Le making of
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le 2 avr. 2013
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Citizen Welles, c'est le portrait documenté d'un visionnaire débarquant à Hollywood dans les années 1940, auréolé d'une réputation flatteuse, mû par l'espoir d'y exprimer ses talents et de mettre la profession sens dessus dessous. C'est aussi la genèse d'un jalon du septième art, une œuvre fondatrice débordant d'ambition et d'imagination, sautant les obstacles à la Hans Günter Winkler. C'est surtout la satire impitoyable d'un magnat de la presse, William Randolph Hearst, mégalomane vivant dans l'opulence et la démesure, substituant volontiers aux émotions l'évidence de l'argent. Un nabab renvoyant dos à dos la réalité et la fiction.
Pilote timoré attaché à une certaine forme d’académisme, le réalisateur Benjamin Ross dévoile les coulisses d'un chef-d'œuvre, narre les pressions exercées en sous-main sur la RKO, dépeint l'arrogance et le génie d’Orson Welles. Se contentant d'une mise en scène sans surprises, maîtrisée comme peuvent l’être les recettes de grand-mère, il peine clairement à élever son biopic au-delà des standards du genre, misant avant tout sur la portée historique de son récit. Soucieux des enjeux narratifs, il entend mêler aux caprices du créateur une sensibilité sans pareille, une adversité redoutable et la tentation permanente de l’issue de secours – l’abandon du tournage, le compromis financier, la complaisance actionnariale, la promesse d’un projet davantage porteur.
Pour espérer dépasser le cadre du décorticage informatif aride, il manquera malgré tout à Benjamin Ross la passion et l'audace qui caractérisent son héros. Car si l'aspect documentaire éveille notre intérêt, il en arrive vite à phagocyter une œuvre intrinsèquement peu exaltante. La faute à des personnages archétypaux, un Liev Schreiber peu convaincant et une intrigue parfois atone. La preuve, s'il en fallait une, qu'une belle reconstitution ne génère pas forcément un grand film.
Créée
le 11 nov. 2017
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