Alors là je tombe des nues. Oscar du meilleur film documentaire, tous les prix possible en 2014, un prix pour sa réalisation en 2015. A la base je l'ai regardé car, un peu déçu du film Snowden de Oliver Stone qui peut avoir tous les défauts d'un film (tendance à préférer des éléments de fiction pour améliorer le rendu et coller à une mise en scène choisie) Citizenfour m'a été vendu comme plus intéressant sur le sujet.
Il n'en ai rien, Citizenfour semble être des rushs mal montés d'Edward Snowden dans sa chambre à Hong Kong, volontaire d'accord mais je ne vois pas ce que ça apporte de le voir se mettre du gel dans les cheveux et dire qu'il a apprécié son dîner au room-service. La première partie concerne la réalisatrice elle-même en alternant plans fixes de ville ou de construction de sites de la NSA et des captures d'écran de quand madame utilise sa clé privée pour déchiffrer les messages entrants. Le gros du documentaire concerne l'interview de Snowden entrecoupée des réactions aux révélations progressives sur CNN, NBC, BBC etc, en gros tout ce qu'on a déjà vu. A part la communication avec sa femme, concrètement sa sert à quoi ? Je n'ai strictement rien appris avec ce documentaire. La 3ème partie se concentre plus sur le travail des journalistes une fois en possession des documents - toutes les infos sont répétées plusieurs fois mais ça devient néanmoins un peu plus intéressant (au bout d'1h30) notamment avec le passage Lavabit.
L'absence de recul critique sur le sujet est intéressante, mais les moments qu'elle a choisi de capturer me semblent plus servir de remplissage qu'autre chose. Si le but n'est pas de révéler le fonctionnement technique de PRISM et autres outils, ou l'implication des gouvernements, alors pourquoi passer autant de temps à diffuser les extrais des journaux télévisés et diverses audiences ?
A la fin j'ai l'impression d'avoir suivi la camerawoman de Green Greenwald qui a décidé de monter ses rushs ... et ça remporte un oscar. Et je ne parle pas des sous-titres français sur le DVD qui sont une abomination avec l'emploi régulier du terme "cryptage".
Au moins le film est honnête avec Obama.