Les nostalgiques de la grande comédie italienne ne seront assurément pas rassasiés par Citoyens du monde de l'acteur-réalisateur Gianni Di Gregorio, cinéaste d'envergure moyenne, mais ils ne s'ennuieront pas non plus. Les trois retraités du film, dont les finances ne sont plus à la hauteur du coût de la vie à Rome, aimeraient bien émigrer vers des cieux plus adaptés à leur budget mais leur projet n'est pas si simple à réaliser. Citoyens du monde possède un charme discret et désuet et ses protagonistes sont plutôt attachants même si la dolce vita n'est plus dans leurs moyens. La mise en scène est quelque peu apathique mais il n'est pas désagréable de se balader dans la capitale italienne aux basques de ce trio encore vert. Dommage que le scénario ne nous renseigne guère sur leur vécu et la raison pour laquelle ils n'ont plus aucun lien familial, hormis l'un d'entre eux (veuvage ? Divorce ?). L'histoire est contée de manière paresseuse et chiche en dramaturgie avec tout de même une présence bienvenue, celle d'un jeune émigré malien qui donne un peu de dynamisme et fait changer de perspective avec d'ailleurs un joli revirement de situation, quasi in fine, pour démontrer qu'avec quelques petits efforts narratifs, le film aurait pu aller au-delà de son principal sujet. Lequel, contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là, ne fait pas de Citoyens du monde un feel good movie, bien au contraire, même si le traitement de la précarité des classes moyennes à la retraite est plutôt traité de façon légère.