Toi ferme ta gueule, toi ferme ta gueuuuule

Bon, peut-être qu'enchainer ce film après Menus-plaisirs n'était pas l'idée la plus brillante que j'ai eu mais putain ce que c'était chiant.

Je vois l'idée : montrer que la politique (à Boston en tout cas) c'est énormément de parlotte, de tics de language ("je suis fils d'immigré irlandais"), de représentation à plein de réunion chiantes, que tout ça est géré par des institutions (ce qui semble ne pas être le cas à monrovia de ce que j'ai lu) et que globalement on demande pas trop l'avis des gens dans les hautes sphères comme en témoignent les scènes qui servent de coupure entre chaque discussion (dieu merci qu'il y ait ces scènes) où on voit des fonctionnaires faire leur boulot sans qu'on vienne jamais le voir.

Ya que vers la fin où on voit des habitants s'investir mais de ce que j'ai compris, ce n'est pas directement sous la juridiction de la ville, c'est à une échelle plus restreinte.

On a donc un paquet de morceaux de discussions qui traitent de plein de problèmes dans la ville. Bien sûr ça peut être interressant de voir des propos non coupés : on a toute l'idée que veut développer la personne qui parle et ça témoigne de la manière de penser des gens qu'on voit.

Mais deux choses :

- Déjà, c'est pas une grande surprise de voir la manière dont c'est fait, j'imagine que tout le monde se doute que c'est gens déconnectés qui décident et que des réunions, c'est chiant. Donc ça fait que confirmer mais est ce qu'on avait besoin de 4h pour nous le dire sérieusement ?

- Wiseman dit qu'il veut que le film suscite le débat, qu'on discute les idées. Je déduis donc qu'il nous montre autant de scène pour avoir de quoi débattre justement, nous montrer un maximum de questionnements dans la ville (habitat, immigration, travail, sécurité, communautés, avenir pour les jeunes, les handicapés...)

Mais tout ça ne sert à rien en fait. On à aucune idée de la véracité de ce qu'ils disent, on a rien pour contrebalancer (donnée empirique ou juste des idées), donner de la nuance, aucune vision temporelle donc on nous balance plein de trucs mais on ne peut rien en faire. Je ne sais juste pas quoi retenir. Ok j'ai appris quelques trucs sur Boston (déjà à quoi elle ressemble, encore merci aux coupures), des stats sur son taux de chômage et d'immigré, certaines personnes (on ne sait quasiment jamais qui ils sont d'ailleurs) semblent se préoccuper de l'érosion des droits individuels mais sinon ya rien, je suis noyé sous une quantité d'informations éparses. C'est tellement assommant que j'ai juste envie de tout oublier et de passer à autre chose, pas débattre sur la politique de Boston. Peut-être qu'un citoyen des USA fera plus de connexion mais moi ben non.

Ya quand même le passage sur les anciens combattants qui racontent leur vie et là c'est déjà un peu plus interressant car vachement plus spontané même si finalement ça traduit juste le patriotisme débile de ces gens.

Avec le passage sur la fanfare de sport au début je pensais qu'on allait montrer plein de points dans la ville et quand j'ai compris que non et que j'allais me taper quasiment 5h de discussions, j'avais vraiment envie quitter la salle (c'est la première fois de ma vie).

Je peux louer la démarche de montrer la politique mais ça ne suffit juste pas et vraiment je ne comprends pas la longueur, ça devient vite redondant, vraiment j'en peux plus du maire qui boucle sur "parlez aux gens" à faire le tintin avec les jeunes hispaniques "je vois des futurs employés de mairie (un truc comme ça), merci d'avance pour ça". On voit quand même quelques personnes qui ont l'air investis dans leur travail genre le noir à barbe sur les jeunes du début mais ça reste barbant à souhait.

Et puis cet ultime discours, en vrai j'ai rigolé tellement c'est con est niais, ça me fume vraiment que ça ai été dis premier degré : "tous ensemble, nous allons construire un monde meilleur".

Bref je crois comprendre l'idée mais c'est pour un échec à quasiment tous les niveaux et bien que se soit pas en soit un argument, je me suis ennuyé comme jamais (j'ai sorti mon téléphone j'avoue...), c'était vraiment abominable, j'ai essayé de suivre mais vraiment au bout de 3h et la meuf qui parle des écarts de salaires hommes/femmes en disant des banalités (même si elle a pas tord du peu que j'ai écouté) ben j'en peux juste plus, j'ai vraiment préféré voir des randoms couper un arbre ou peindre la route. ça me fait mal de lui mettre autant que 1917, objectivement, ça le vaut pas, mais subjectivement, j'ai détesté (à deux doigts d'aller faire des bruits d'animaux avec les trois débiles qui se sont incrustés dans la séance).