Peu convaincant pour une 1ère partie. Un 1er chapitre sympa mais qui en dérangera certains.

En 2019, on avait déjà eu le long-métrage Private Eyes, un film inédit qui mettait un peu plus en avant Laura. En 2023, c’est le retour de Nicky Larson (ou Ryo Saeba en VO) avec un nouveau long-métrage où il semblerait qu’il va affronter son plus grand défi (enfin, si on veut). La bande-annonce donnait envie et avec le retour de Kenji Kodama a la réalisation, on pouvait espérer que le long-métrage serait à la hauteur, non ? Et bien presque. Car si le précédent avait l’avantage de faire une histoire à part, ce nouvel opus a l’air de se vouloir se vendre plutôt époque avec Nicky / Ryo qui doit affronter une de ses plus grandes menaces mais de manière peu convaincante. Malheureusement, on sent un sentiment d’inachevé qui veut se garder pour une suite. Mais, il apporte aussi l’impression que la bande-annonce nous a fait une fausse promesse, ou une mise en bouche un peu difficile à digérer en attendant le plat principal.

Positif

• Nicky Larson (Vincent Ropion) est un enquêteur particulier qui s’occupe d’affaires spéciales tant que ça concerne des jolies filles. Il peut nous faire croire que c’est un clown incompétent au premier abord mais plus on le voit en action et plus on se dit qu’il ne vaut mieux pas le sous-estimer. Cette fois, il est chargé de retrouver le chat d’Angie et de la protéger, une mission qu’il ne va pas refuser vu qu’il n’est pas insensible aux charmes de madame. En tout cas, Nicky reste un protagoniste qui fait le clown mais dont les capacités ne sont plus à prouver contre n’importe quel tueur. On aurait pas dit non à ce qu’il soit un peu plus impliqué personnellement vu que cette nouvelle menace concerne l’Angel Dust, la drogue responsable du meurtre de son ami Tony Marconi mais ça reste un bon protagoniste.
• Laura Marconi (Anne Rondeleux) est la partenaire de Nicky, elle s’occupe surtout de choisir les affaires et de veiller à ce que Nicky ne dépasse pas les limites, quitte à faire des pièges invraisemblables pour l’arrêter. On ne peut pas imaginer Nicky sans elle, elle a beau souvent le remettre à sa place et le malmener, elle tient plus à Nicky qu’elle ne veut faire croire.
• Mammouth (Florian Wormser) est un mercenaire qui tient un café avec Mimi. Il n’a pas un grand rôle à jouer mais il tient à payer sa dette depuis que les Cat’s Eyes ont réparé son café, un homme d’honneur et un allié de taille sur lequel Nicky peut compter quand il en a besoin.
• Mimi (Alexandra Garijo) est la partenaire de Mammouth, elle a une affection particulière pour lui et fait de son mieux pour l’aider. Assez en retrait par rapport au reste mais il fallait en parler quand même.

• Angie (Laura Blanc) est la nouvelle cliente de Nicky Larson. Dès les premières secondes où on la voit, on sent qu’elle joue la comédie et qu’elle a une affaire personnelle à régler avec Nicky malgré qu’ils ne se sont jamais rencontrés. Elle est assez intéressante avec un bon développement à suivre au fur et à mesure des choses. Après, ça ne nous empêche pas non plus de nous attacher un petit peu à elle quand elle tente des choses de la vie de tous les jours avec Laura.
• Espada (Cédric Dummond) et Pirarucu (Xavier Fagnon) sont deux mercenaires au service du Major qui sont chargés de retrouver Angie et de récupérer l’ADM qui a été volé. Ce sont deux mercenaires un peu clichés malgré un certain passif avec Angie mais ça passe.
• Le Major (Bernard Gabay) est un homme mystérieux qui est à la tête des Pégases Rouges et des mercenaires à la recherche de l’ADM (une forme évoluée de l’Angel Dust) pour ses intérêts personnels. On ignore ses véritables intentions malgré qu’on le voit très tard mais il semble beaucoup s’intéresser à Nicky. Dommage qu’il soit aussi discret alors que la bande-annonce le vendait bien comme LA menace que Nicky devait affronter et craindre.

• En terme d’évolution, c’est surtout Angie qui évolue en vérité au contact de Nicky et de Laura, ce qui n’est pas une mauvaise chose mais c’est la seule qui évolue. Après, comme il s’agit d’une première partie, peut-être que Laura et Nicky arriveront à évoluer dans la suite prévue donc c’est pardonnable qu’ils n’évoluent pas vraiment ici. Mais pour Angie, elle cherchait à comprendre en quoi Nicky est le soldat parfait et se rend compte que c’est aussi un humain malgré ce qu’il a subi, ce qui est une bonne manière de la faire évoluer.

• Le long-métrage démarre par Nicky et Mammouth qui aident les Cat’s Eyes sur un coup spécial jusqu’à ce que ça tourne mal et qu’un individu masqué récupère une mallette particulière cachée dans le tableau que Nicky n’a pas pu arrêter. C’est une assez bonne manière de susciter une certaine intrigue et de donner envie d’en savoir plus sur cette fameuse mallette.

• La fin sonne réellement comme une fin de première partie où la suite va se faire désirer, et cette attente va être difficile. Quand on voit la menace que va devoir affronter Nicky, c’est difficile de ne pas avoir un peu de curiosité de voir comment ça va se passer. Sinon, c’est une assez bonne manière de conclure le long-métrage en lui-même (surtout pour une première partie).

• Les costumes sont assez peu nombreux en vérité, on retrouve surtout nos personnages dans leurs tenues habituelles. Cependant, il y a quelques idées de costumes assez drôles comme Nicky et Mammouth habillés comme les Cat’s Eyes. C’est léger mais c’est tout de même sympathique, surtout avec un chara-design bien soigné dans une animation de qualité.

• La VF s’en sort toujours aussi bien. Nos personnages retrouvent leurs voix habituelles (notamment Vincent Ropion qui est toujours exceptionnel en Nicky) mais les nouvelles voix s’en sortent bien aussi. Surtout Laura Blanc pour Angie et Jean Gabay, ce sont deux superbes voix de base mais là ça colle très bien à leur personnage respectif.

• Si on excepte les caméos (l’un plus dispensable que l’autre), on a des références plutôt sympathiques mais sans plus. Après, ce n’est pas un long-métrage qui transpire les références et ne se basent que là-dessus, fort heureusement que ce n’est pas ça !

• Le symbolisme est assez intéressant en vérité en fonction des personnages. L’Angel Dust pour Nicky, l’ADM pour Angie, Nicky pour la Major, le Major pour Angie, Angie pour ses poursuivants… On a réellement du symbolisme intéressant à suivre.

• En terme d’animation c’est un petit peu moins bien animé que le précédent mais ça reste une bonne animation. Non vraiment, la majorité de l’animation reste bien gérée, surtout dans les moments d’action.

• La mise en scène est toujours aussi bien gérée. Même si on y sent un léger relâchement, on sent que la mise en scène est toujours travaillée pour être la plus convaincante possible et ça fonctionne sans souci.

• Évidemment, on y retrouve l’humour pervers habituel de Nicky et c’est toujours assez drôle. Quand il faut être sérieux, il l’est mais il est fidèle au pervers gamin qu’il est en voulant voir des jolies filles.

• En vrai, la dichotomie entre Nicky et Angie est pas mal quand on sait ce qui les lie réellement. Pas de spoil mais à travers cette seule chose essentielle, ça raconte beaucoup de choses sur eux deux.

• Le générique d’ouverture de ce long-métrage est plutôt cool. Malgré un détail un peu perturbant, on est sur un générique de bonne facture pour l’univers de Nicky Larson.

• Concernant les musiques, elles sont sympathiques. Elles s’écoutent tout en collant assez bien avec ce qui se passe à l’image, ce qui est une bonne chose.

Négatif

• Que Nicky ne prenne pas l’enquête au sérieux avant d’entendre à nouveau parler de l’Angel Dust (et encore, ça prend un certain temps) n’est pas un si gros problème que ça. Parce que c’est Nicky Larson, on le connaît, il privilégie son coté pervers et clown afin de cacher ce qu’il ressent vraiment mais il est souvent prévoyant et au moindre affût du danger. Par contre, ce qui est problématique, c’est de voir qu’Hélène est autant mise en retrait dans ce long-métrage alors que l’Angel Dust concerne le meurtre de son ancien partenaire de police. C’est un détail certes, mais c’est un détail qui a son importance tout de même, espérons qu’elle aura une implication plus importante dans le prochaine partie. Ici, Hélène se contente de délivrer des infos et d’aider un agent spécial, mais là elle aurait du faire beaucoup plus vu l’enjeu.

• C’est étrange mais en regardant la bande-annonce à nouveau, on a l’impression que le long-métrage n’a pas vraiment tenu sa parole sur ce qu’il allait nous proposer. On s’attendait à une vraie menace qui mette Nicky en très mauvaise position au point qu’il cherche à protéger Laura avant tout mais… ce n’est pas vraiment ce qu’on a eu. Sans parler du fait que la bande-annonce nous révèle déjà pas mal de choses avant le visionnage.

• Pour un long-métrage censé démarrer le « chapitre final », ça manque cruellement de tension, notamment pour Nicky. Soyons sérieux, Nicky est censé démarrer contre les adversaires les plus dangereux qu’il a jamais affronté et on ne le voit jamais avoir peur ou douter ou quoi que ce soit. Quand même, il faut un minimum de tension pour qu’on puisse y croire un minimum.

• Si on parlait du scénario un peu prévisible ? Comme le fait qu’on voit venir de loin qu’Angie a un compte personnel à régler avec Nicky et qu’elle est de mèche avec l’organisation des Pégases Rouges ? On arrive tout de même à être un peu surpris par certains points mais d’autres sont réellement prévisibles ici (la BA n'aide pas).

• Sachant que Nicky et Mammouth portent des justaucorps avec les bras nus, comment ils peuvent dévoiler leurs tenues de base en les enlevant ? C’est un détail oui mais un détail qui est quand même un peu perturbant, même pour de l’animation.

• Un des seuls points réellement problématiques du générique d’ouverture est la surenchère de couleurs de la ville qui fait un petit peu mal aux yeux. Rien de grave mais un petit peu troublant pour certains et certaines.

• A certains moments, on voit des décors en 3D pendant les moments d’action et c’est perturbant. Ce n’est pas hideux mais on voit un peu la différence et ça passe assez moyennement.

• Question émotion, ce n’est pas terrible. Certes, on est attaché à certains personnages et on s’attache à quelques nouveaux mais l’émotion n’est pas réellement convaincante.

Au final, Nicky Larson : Angel Dust passe pour une petite fausse promesse du début du chapitre final. Alors qu’on était en droit de s’attendre à avoir réellement le début du chapitre final de Nicky (donc épique et grandiose), on obtient un long-métrage qui se regarde et qui reste correct à visionner mais qui n’apporte pas cette promesse que la bande-annonce nous avait promis. On a une belle animation, des personnages toujours aussi sympathiques et intéressants (pour certains), une mise en scène bien gérée et des moments d’action de qualité mais cela ne suffit pas. Ça manque cruellement de tension, Hélène ne s’implique pas assez dans cette enquête alors qu’elle le devrait, l’émotion ne marche pas trop et les décors 3D perturbent à certains petits moments. Bref, ce nouveau long-métrage reste correct pour ce qu’il propose mais, par rapport à ce qui était attendu, on peut comprendre pourquoi certains ont été déçus (même si on est loin d’un navet). A la limite, Private Eyes offrait plus d’épique et de tension alors que Nicky n’était pas en mauvais état dans celui-là et on a plus envie de revoir celui-là qu’Angel Dust. Enfin, espérons que la suite tiendra ses promesses et nous offrira réellement de l’épique et de la vraie tension, on parle tout de même du chapitre final de Ryo Saeba / Nicky Larson…