Falcon Umibozu ne craint personne

• Falcon, j'ai un truc à te demander.


• Qu'y a-t-il ?


• Saeko est une véritable profiteuse par cette manoeuvre. Elle a déchargé son sale boulot sur toi, et elle m'a fait travailler gratos. Elle a fini par te coincer, toi aussi. C'est scandaleux ce que fait la police. Allez, avoue. Saeko t'a montré sa poitrine, pas vrai ?


• Quoi! Ecoute moi bien mec! Je n'ai rien vu, tu entends! Absolument rien!


• Raconte-moi l'histoire en détail.


• En fait, ça s'est passé il y a deux jours... Saeko a dit qu'elle devait me parler et m'a donné rendez-vous à la piscine. Elle a fait tomber exprès son haut de maillot et j'ai vu sa poitrine et elle s'est servie de moi. Cette fille est rusée comme un renard.


• Ouais. Classique de la part de Saeko. Ne t'en fais pas mon vieux, je ne dirai rien à Miki.


• Je te remercie.


• Pas de quoi, je t'en prie. Après tout, nous sommes bons amis. C'est normal. Hé! Hé! Hé! Hé! Miki!


• Quoi!


• Miki! Miki! Ecoute ça. Falcon a peloté les nichons de Saeko!


• Comment! Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Espèce de traître!


• Ah! Mais non imbécile, je plaisantais! Au secours!

City Hunter : Bay City Wars de Kenji Kodama est un OAV de 45 minutes tiré de la série animé "City Hunter" du manga : shonen de Tsukasa Hojo. Le récit se passe sur l'île artificielle "Bay City Wars" construite dans la baie de Tokyo servant de grand parc d'attractions autour d'un hôtel de luxe high-tech dans lequel se déroule la cérémonie d'ouverture à laquelle Miki et Kaori participent. Durant l'évènement, l'ancien dictateur Gilliam de la République de Costello en Amérique du Sud accompagné de ses groupes armés, prend en otage tout ce beau monde pour laisser suffisamment de temps à la fille de Gilliam, Luna Gilliam (hacker de génie), pour s'introduire dans un ordinateur militaire américain pour lancer des missiles nucléaires sur l'Amérique à partir du supercalculateur de l'hôtel qui gère l'île entière. Au même moment, Ryo Saeba dégouté d'avoir paumé son billet pour la cérémonie d'ouverture du Bay City Wars, rencontre par hasard Umibozu Falcon en plein boulot de garde du corps. À cause de la maladresse perverse de celui-ci la cliente de Falcon se fait kidnapper, commence alors une course-poursuite avec les kidnappeurs qui vont les conduire jusqu'à l'île de Bay City Wars où se déroule la fameuse prise d'otage.

On peut dire que cet OAV est un épisode à rallonge de la série animé autant dans le traitement visuel très approximatif avec des dessins peu soigné (dégueulasse pour certains) et une colorisation assez fade, ainsi qu'un traitement du récit et des personnages assez vide. La composition musicale bien que sympa sans tient essentiellement à celle de la série animée. L'histoire ne perd pas de temps. Dès le début, l'action est projetée en quantité, on se croirait presque dans un Die Hard. Le célèbre Ryo Saeba, tireur hors pair et grand obsédé des femmes tient ici le rôle de comics relief, à un point où il en devient presque insupportable. J'aime les pitreries de Ryo lorsque les conditions le permettent, mais le voir faire l'abruti face à des militaires qui lui tirent dessus, là ça ne passe plus car cela dédramatise totalement les moments de tension. Pourtant, lors du final on a failli avoir un grand moment puisque Ryo se trouve dans l'obligation de faire un choix crucial entre abattre Luna Gilliam (une femme) ou bien laisser les bombes nucléaires être tiré par elle, malheureusement cette dualité sera stoppée par l'intervention de Falcon.

L'originalité de cet OAV tient au niveau du personnage principal qui n'est nul autre que l'ancien mercenaire qui détient avec Miki le fameux café "Cat's Eye" : Umibozu Falcon. Falcon est le personnage principal de cette aventure, il est celui qui affrontera l'ensemble des soldats, le badguy physique principal et sauvera tout le monde de la menace nucléaire. Une approche qui fait dû bien mais qui aurait du être traité plus sérieusement, la faute à Ryo qui l'empêche d'être crédible à cause de ses (trop) nombreuses clowneries. Il est amusant de constater que si Falcon fait partie de l'aventure c'est parce qu'il s'est fait rouler dans la farine par Saeko qui a fait exprès de faire tomber le haut de son maillot de bain pour qu'il puisse voir malgré lui sa poitrine et ainsi lui devoir un service. Saeko bien que très secondaire est une fois encore très malicieuse.

Les actions sont sympathiques et nombreuses mais manquent là aussi de suffisamment de crédibilité de ton pour être pris au sérieux. La course-poursuite à voiture avec la fameuse Mini Cooper Mk-I rouge que Falcon conduit avec Ryo accroché au toit est amusant et dynamique. Le combat entre Falcon et Gomez, membre des forces armées Gilliam envoyé du lourd. Avec un corps aussi massif que Falcon et des compétences aussi bourrin l'un que l'autre, ils s'engagent dans un duel explosif où ils défoncent tout. Il est dommage que le look de Gomez soit à ce point loupé, vêtu d'une armure que l'on croirait tout droit sorti de l'univers de Mad Max ou de Ken le survivant, je n'ai pas saisi pourquoi ils ne l'ont pas vêtu comme l'ensemble des forces militaires de Gilliam. Il manque malheureusement de crédibilité au contraire du Major Clodo qui dirige les groupes armés pour Gilliam et qui se fera trahir par celui-ci. Dommage que cela ne soit pas plus approfondi. Miki et Kaori participent à l'action même si elle reste assez en retrait, ce qui fait qu'on a beaucoup moins de coup de massue ce qui n'est pas plus mal.

CONCLUSION :

City Hunter : Bay City Wars de Kenji Kodama est un petit OAV sympathique qui aurait pu être bien meilleur si les pitreries de Ryo avaient pris moins de place. Techniquement bas du genou avec un visuel peu soigné, cette aventure peut au moins compter sur l'originalité de mettre au premier plan Falcon Omibuzu dans un petit périple tout droit sorti de Die Hard premier du nom. Je vais me montrer généreux dans ma notation car cela reste dans l'esprit de la série.

Amusant mais décevant.

• Dis-moi franchement Ryo, si Falcon n'était pas arrivé au dernier moment, est-ce que tu aurais eu le courage de tirer sur Luna ?


• Je ne sais pas.