Cela faisait trois ans que l'on attendait ce polar sur le sol français, et dire que le public était au rendez-vous pour la Première dans la petite salle du Morny lors du Festival de Deauville est un sacré euphémisme... Voici donc, "enfin !" City of Lies arrivé sur les écrans français, pour un résultat tout à fait honnête, qui mérite le coup d’œil. Quel plaisir de retrouver un Johnny Depp plus posé, plus proche d'un bon Donnie Brasco, et moins farcesque que ses derniers rôles (assez casse-gueules, il faut bien le dire, quand on voit son dernier Jack Sparrow, très justement nommé aux Razzies...), avec un très bon Forest Whitaker à ses côtés, pour un buddy-movie policier à l'ancienne, et rien que cela fait un bien fou. On suit donc les deux enquêteurs réunis malgré eux pour faire tomber toute une organisation de l'ombre qui essaie de faire passer le meurtre de Tupac et de BIG (des rappeurs américains) pour des commandes de gangs rivaux... On est atterré des révélations finales, sans en dévoiler davantage. Évidemment, si vous aussi, vous n'êtes pas amateur du style musical de Tupac, il faudra faire l'impasse sur la BO du film, tandis que les fans l'apprécieront (il en faut pour tous les goûts). On tiquera aussi légèrement sur le rythme qui pêche par moments, avec quelques temps longs ponctuels, sans que cela ne nous gâche le film pour autant. Le polar à l'ancienne retrouve ses lettres de noblesse dans ce modeste policier avec une bonne enquête, des indices et révélations que l'on essaie de suivre du mieux que l'on peut (attention à ne pas s'endormir ! Cela va vite, très vite, parfois trop vite... Il est vraiment facile de se faire perdre), et surtout un binôme qui a tout pour lui. Johnny Depp revient (enfin !) parmi les rôles qui lui vont au teint (avec Minamata, il nous fait un beau doublé gagnant pour son retour depuis la traversée du désert des rôles ratés), que cela dure ! Et avec Forest Whitaker, le duo fonctionne à merveilles : on a souri face à leurs chamailleries (comme tout bon buddy-movie), on s'est intéressé à l'enquête (qui à s'y être un peu paumé par moments), et on reste scandalisé par les conclusions de la fin. Un polar, un vrai, quoi.

Aude_L
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Deauville 2021

Créée

le 9 déc. 2021

Critique lue 458 fois

1 j'aime

Aude_L

Écrit par

Critique lue 458 fois

1

D'autres avis sur City of Lies

City of Lies
Biggus-Dickus
4

Déceptif

Tupac et Notorious Big, c'était pas n'importe qui, scrogneugneu. L'un était un parolier de génie et une idole populaire, personnalité atypique et summum d'un individualisme américain opiniâtre et...

le 9 déc. 2021

4 j'aime

City of Lies
Selenie
6

Critique de City of Lies par Selenie

Le scénario est construit par flashbacks, puisque le journaliste joué par Forrest Withaker prend contact avec Russell Poole/Depp alors que ce dernier est à la retraite depuis des années. Mais un tel...

le 23 déc. 2021

3 j'aime

City of Lies
XipeTotec
5

Critique de City of Lies par XipeTotec

City of Lies n'est pas mauvais, il est juste abominablement quelconque, mêlant mille choses déjà vues pour un résultat que l'on n'a juste pas envie de rerererererevoir, et plombé de surcroît par une...

le 12 déc. 2021

2 j'aime

Du même critique

Mulholland Drive
Aude_L
5

Tout le monde adore...sauf moi (snif).

Certes, David Lynch a un style bien à lui et reconnaissable entre mille, mais il faut l'aimer, si l'on veut s'extasier devant Mullholland Drive. Subjectivement, on n'y a rien compris, si ce n'est...

le 9 oct. 2021

53 j'aime

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

49 j'aime

The Substance
Aude_L
9

Notre Palme d'or 2024 !!!

On sortait de plusieurs drames "qualitatifs mais pompeux" (on va le dire poliment) dans ce Festival de Cannes 2024, alors quand vous vous asseyez en bout de rangée (Team Last Minutes), et que le papy...

le 28 mai 2024

45 j'aime