Alors qu'il sort tout juste de quatre premiers films qui n'ont eu que peu de visibilité, Ringo Lam met en scène en 1987 City on Fire, où il évoque l'infiltration d'un flic dans un gang de dangereux malfrats qui sévis en plein cœur de Hong-Kong.
Ayant notamment influencé Quentin Tarantino et son Reservoir Dogs, City on Fire propose, en opposition au Syndicat du Crime, une vision réaliste et sans glorification du monde du crime. Il met en place une ambiance assez sombre où il va rendre intéressant les enjeux et personnages, notamment Ko Chow, la taupe qui va se retrouver infiltré en terrain ennemi et qui devra jongler entre ses convictions et les liens qu'il développera avec le chef du gang.
Tout n'est pas parfait dans ce cinquième essai de Ringo Lam, notamment l'exploitation de l'amitié entre Ko Chow et Fu qui se révèle décevante, et dont on ne ressent pas vraiment les dilemmes. De la même façon, c'est dommage que le rythme soit parfois inégal, du moins pas toujours bien géré, et que le jeu des acteurs se révèle par moment un peu trop outrancier. Sans être totalement préjudiciable, ça empêche l'oeuvre d'exploiter la totalité de son potentiel, et il était très grand.
C'est donc par son ambiance, mais aussi son intensité que City on Fire prend tout son sens, certaines séquences sont vraiment remarquables alors que Lam privilégie l'action et le suspense (parfois un peu trop au détriment de l'épaisseur des personnages), et cela il le maîtrise vraiment bien, à l'image du final ou du premier braquage. Il arrive tout de même à nous projeter dans l'histoire et à ressentir le poids et les dilemmes que le protagoniste portent sur ses épaules.
En mettant en scène City on Fire, Ringo Lam nous plonge dans une ambiance aussi sombre que tendue et réaliste où ses maladresses sont compensées par un certain savoir-faire dans l'action, le thriller et la tension.