City on Fire par Lonewolf
Un an après Le Syndicat du Crime, qui a fait exploser le style John Woo et le hero movie à Hong Kong, Ringo Lam s'engouffre dans la brèche et convoque Chow Yun-Fat, définitivement révélé grâce au susnommé, pour son propre représentant du genre.
Si aujourd'hui, le film dispose d'une accroche qui éveille la curiosité ("Le film qui a inspiré Reservoir Dogs !", ce qui se comprend très vite dans la mesure où ça nous donne une assez belle idée de ce que serait Reservoir Dogs selon un montage chronologique et avec le braquage vu), il faisait à l'époque partie des pionniers du genre et Ringo Lam en était à son 5e film.
Et force est de constater qu'il a parfaitement retenu la leçon de John Woo sur Le Syndicat du Crime.
En s'intéressant au parcours d'un flic infiltré, à ses démons et ses peurs, Ringo Lam nous raconte une descente aux enfers. Une descente aux enfers qui touchera tout le monde, du personnage principal à ceux qui l'entourent, en passant par les autres flics chargés de l'enquête et le gang infiltré, sans oublier son couple et les frontières floues entre les deux côtés de la loi.
Le film démarre dans une certaine légèreté malgré la scène d'intro, avec Chow Yun-Fat qui en fait des caisses et se fout de tout, un peu d'humour, les protagonistes... Le calme avant la tempête qui va ravager la ville.
Puis tout bascule lentement vers un côté plus sombre, qui va crescendo jusqu'à la fin tragique et tellement ironique... C'est quand tout s'arrange qu'on paie le prix fort pour nos erreurs et celles des autres.
C'est violent, tragique, typiquement chinois, bien filmé par Ringo Lam même s'il ne prend guère de risques (on croirait vraiment voir un film de John Woo, ses effets spécifiques en moins), et surtout superbement interprété (bon, quand on a Chow Yun-Fat et Danny Lee dans son casting, quand même, ça aide).
Une pièce majeure du cinéma HK, hélas tristement introuvable aujourd'hui dans nos contrées par des moyens légaux ou abordables...