Encore un réalisateur qui se perd dans un maniérisme se voulant arty pour épater la galerie.
On sent dès le début du film des propositions fortes de mise en scène, mais qui vont toutes au fur et à mesure s'avérer presque plus maladroites les unes que les autres.
De la critique basique anti-guerre avec ces accumulations gratuites de séquences désorganisées saturant le champ du spectateur d'un sadisme qui perd progressivement de son effet, tant la grossièreté de l'entreprise s'avère un peu vaine, avec des scènes souvent caricaturales et parfois répétitives, montrant un réalisateur qui ne sait plus trop comment jongler avec des plans chocs et des moments où se tissent des psychologies de personnages parfaitement invraisemblables : le spectateur ne sait plus très bien s'il s'agit d'un pur délire trash, ou s'il faudrait y trouver une quelconque dose de cynisme ou de dénonciation de ces métiers mêlant journalisme et ego trip, par la fascination de se définir ou de n'exister qu'à travers l'image montrée et rapportée (questionnement qui pourrait se situer dans l'air du temps d'ailleurs).
Vient s'ajouter à cela, de temps en temps, une illustration musicale un peu "cool", histoire de montrer qu'on est quand même un cinéaste d'une jeunesse jubilatoire et subversive en même temps, tout en y glissant des messages qui auront leur importance en cette période de pré-élection américaine : que les méchants politiciens, le fascisme, le racisme, les milices, les armes, tout ça, c'est mal !
Le film se refuse ensuite d'avancer, encore plus de conclure, c'est d'ailleurs un peu le problème de toute la filmographie d'Alex Garland. Le spectateur s'étonnera de n'avoir subit ce spectacle que pour une fin un peu niaise et toute convenue.
Bref, un film tout à fait oubliable. J'ai mis quand même 4 points, notamment pour l'excellent travail d'immersion rendu par le montage et le mixage sonore. Ce qui limitera toutefois l'intérêt de voir ce film ailleurs que dans une salle de cinéma ou de home-cinéma équipée en conséquence.