Film très réussi car il interroge sur l'après point de bascule du début de l'affrontement. Une société où être armé est normal et où les clivages peuvent faire des étincelles de violence rend tout peut-être possible. On y voit que l'homme peut y redevenir un loup pour l'homme et tuer autrui, son voisin ou ami d'hier sans vergogne.
Vu de l'Europe, on peut se demander si cette dystopie n'est pas prophétique avec l'assaut du Capitole en 2021 et les appels (toujours actuel) à la violence de Trump.
Les autres questions qui viennent sont est ce possible chez nous ? La fracture est là et elle continue à s'ouvrir.
L'accès aux armes est certainement ce qui nous prémuni encore. Ouf.
Revenons sur le film, road movie qui est aussi un sacré spectacle avec des scènes bien troussées et impressionnantes de réalisme (ou de son sentiment de), une BO de qualité, maligne car elle est là pour alléger le tragique. Une scène est tout particulièrement marquante quand les journalistes rencontrent des militaires (de camps ou de milice) indéfinis et que pointe peut-être la raison de cette guerre, la peur de l'autre, de l'étranger et de sa destruction censées sauver les purs...
La fin de la scène dans la fosse est visuellement incroyable. Un chef d'oeuvre visuel et glaçant.
C'est aussi un des points faibles du film, le pourquoi cette guerre ? Pourquoi le Texas et la Californie fondent sur Washington DC pour TUER le président...
Il nous manque un bout de l'histoire mais en même temps cela laisse libre nos conjonctures. Qui sont les gentils ou les méchants, si ils y en a vraiment ?
Enfin, le film conducteur par l'univers de la photographie de guerre est intéressant, la jeune reporter en herbe qui fait du noir et blanc stylisé et l'aguerrie qui fait de la couleur pour témoigner de la réalité sans fard est une bonne idée. Le passage de relais final est un peu raté et grandiloquent. Un des rares bémol de ce film. Un des films de 2024 sans conteste.