Selon l'affiche et le résumé du film, je craignais un film ringard et poussif calibré pour les enfants fans de Arthur et les Minimoys & cie. Or, j'ai tout de suite été rassuré de retrouver l'âme humaniste de Stephen Chow (oui, son personnage est encore pauvre), et surtout son humour décalé et délirant, à petites doses, bourré de clins d'oeil à ses dernières réalisations, notamment ses scènes d'arts-martiaux.


L'histoire : un père ouvrier et intègre, incapable d'offrir à son fils les jouets que ce dernier souhaiterait, lui en offre un trouvé dans une décharge qui s'avère en fait une bestiole extra-terrestre toute mignonne. Bref, S. Chow fait ici son ET, mais en l'adaptant complètement à son univers.


Mais tout est loin d'être parfait. D'abord, cela fait tout bizarre de le retrouver grisonnant, la voix fatiguée. Ainsi, ses scènes avec l'enfant paraissent poussives, prônant une éducation archaïque, non aidé par une écriture caricaturale (première fois que je ressens l'un de ses films comme ça), des pauvres (forcément bons et justes) opposés à des riches (forcément méchants et ambitieux). Mais ici, ce n'est pas lui le personnage principal, ni même les adultes d'ailleurs, mais les enfants (globalement bons interprètes) et cette créature.


C'est donc là que le film s'exprime et qu'on retrouve le Stephen Chow qu'on aime avec son lot de gags et de poésie tout de suite identifiable (ma séquence préférée : lorsque cette fille au coeur aussi grand que ses proportions se met à flirter avec lui, créant ainsi une situation pour le moins cocasse), et le passage obligé mais rigolo des pouvoirs de la créature, permettant en premier lieu à l'enfant de régler certains de ses problèmes à l'école et alentours, avant de découvrir qu'elle ne souhaite pas être utilisée aussi facilement (en écho au père qui dit qu'il ne faut pas voler ce qui appartient à autrui, mais acquérir les choses avec mérite). Un contre-pied sympathique à ce qu'on pourrait attendre d'un super-jouet qui permet d'ajouter un peu de profondeur bienvenue au récit, sous forme de fable, malheureusement un poil trop moraliste. Autre défaut, le dénouement faussement dramatique, qui semble là juste pour justifier la référence au film précité, et me paraît complètement hors de propos.


Bref, un film de SF pour toute la famille beaucoup moins niais et ridicule que je ne l'aurais cru, où l'on retrouve toute la tendresse et l'humour de Stephen Chow, qui assume ici son âme d'enfant jusqu'au bout, malgré un ensemble assez bancal et inégal.

Arnaud_Mercadie
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Stephen Chow (réalisateur/acteur)

Créée

le 22 avr. 2017

Critique lue 760 fois

2 j'aime

Dun

Écrit par

Critique lue 760 fois

2

D'autres avis sur CJ7

CJ7
IllitchD
5

Stephen Chow, le Kid et le toutou d'E.T.

Stephen Chow réalise et interprète cette comédie fantastique lorgnant sur le drame social. CJ7 est un film pour le jeune public bien que les adultes peuvent trouver en lui de quoi passer un moment...

le 5 févr. 2012

3 j'aime

CJ7
Arnaud_Mercadie
6

Un show moyen de gamme

Selon l'affiche et le résumé du film, je craignais un film ringard et poussif calibré pour les enfants fans de Arthur et les Minimoys & cie. Or, j'ai tout de suite été rassuré de retrouver l'âme...

Par

le 22 avr. 2017

2 j'aime

CJ7
gaeru
6

Ci git 7 !

C'est ce qu'on peux appeler une comédie familiale ! La bonne morale, la créature toute mignonne, les personnages clichés... Mais la petite bébéte est vraiment "croooo mignon" et le côté "manga" dans...

le 6 juil. 2013

2 j'aime

Du même critique

Le Sabre
Arnaud_Mercadie
9

De la perfection de l'art samouraï

Là où Tuer se distinguait par son esthétique élégante et toute en retenue, conforme à une certaine imagerie traditionnelle du Japon médiéval, Le sabre frappe par sa simplicité et son épure formelle...

Par

le 27 avr. 2017

10 j'aime

Qui sera le boss à Hiroshima ?
Arnaud_Mercadie
8

Critique de Qui sera le boss à Hiroshima ? par Dun

C'est avec ce second épisode que je prends enfin la mesure de cette ambitieuse saga feuilletonesque sur les yakuza, qui mériterait plusieurs visions pour l'apprécier totalement. Alors que j'étais en...

Par

le 15 avr. 2017

8 j'aime

Mind Game
Arnaud_Mercadie
8

Critique de Mind Game par Dun

J'avoue avoir repoussé la séance à cause de l'aspect expérimental de cet animé de peur de me retrouver dans du sous Lynch un peu trop obscur (non que je déteste l'idée, mais ça peut rapidement tomber...

Par

le 5 mars 2019

8 j'aime