Ne sous-estimez jamais une femme...
Le Vietnam, s'il se montre très prolifique en films d'auteurs, souvent poignants, comme A la verticale de l'été, est en revanche plus discret pour ce qui est du cinéma d'action, gros filon vendeur pour les films asiatiques. Clash vient rééquilibré les choses, en nous montrant ce que ce pays peut nous offrir dans le genre.
Trinh (Ngo Thanh Van), une tueuse professionnelle, travaille pour Black Dragon (Hoang Phuc), un infâme chef de cartel retenant sa fille prisonnière, et qu'il ne libérera que lorsqu'elle aura accompli tous ses contrats. Arrivée à son dernier, elle devra monter une équipe pour récupérer une mallette, mais la tâche se révélera bien plus ardue qu'elle n'y parait.
Dés les premières minutes, les hostilités sont lâchées, un des personnages sortant « on n'est pas dans un mauvais film d'Hong Kong ». Provocation couillue, et qui une fois lancée nous pousse à attendre le film au tournant.
Pour ce qui est de l'histoire à proprement parler, on nage en plein déjà-vu, ce genre de scénario ayant été utilisé à maintes reprises. En revanche, la conviction des acteurs, et le fait qu'ils aient tous été très bien choisis aide le film à gagner l'intérêt du spectateur.
Alternant de manière efficace les scènes de gunfights et d'arts-martiaux, on en a pour notre argent, et d'ailleurs on ne pourra que féliciter la chorégraphie des combats, et plus particulièrement Ngo Thanh Van, qui réalise ses prises elle-même, se montrant aussi belle que forte. Certains vont encore se plaindre qu'une femme svelte arrive à étaler des bonhommes baraqués, mais les maquillages ont été fait de manière à régulièrement abîmer son visage, pour tenter d'insuffler un minimum de crédibilité à l'oeuvre.
Visuellement, si tout est correctement filmé, que ça soit ou non durant les combats, on pourra reprocher un choix des couleurs pas toujours très judicieux, qui à force de vouloir imposer une teinte bleutée vient en réalité entacher certains plans qui auraient pu se révéler bien plus beaux (les rivières et végétations vietnamiennes notamment).
On aurait également apprécié une rythmique un peu moins en dents de scie, souvent ralentie par des développements de personnage un peu rébarbatifs et autres dialogues sans intérêt. La romance entre Trinh et Quân (Johnny Tri Nguyen), bien que prévisible, soutiendra néanmoins l'intérêt du film, celle-ci compliquant la situation (ils entretenaient d'ailleurs une romance également dans The Rebel, film de guerre se déroulant dans les années 20, quand le Vietnam était une colonie française). D'ailleurs au final l'auteur semble avoir oublié cette fameuse mallette, qui était pourtant le centre névralgique de l'histoire, mais qui en réalité ne l'est pas, le véritable moteur étant la volonté de Trinh à récupérer sa fille.
Clin d'oeil volontaire ou non, Trinh et Quân nous offriront un tango amusant, nous rappelant celui de Schwarzy dans True Lies.
Bref, Clash est un divertissement plutôt sympathique, qui même s'il est loin d'atteindre l'excellence d'un A tout épreuve, nous sert malgré tout de bons gunfights, des combats jouissifs, et une actrice principale extrêmement attachante grâce à ses multiples talents.
Pour conclure, les amateurs du cinéma d'action mélangeant polar et arts-martiaux trouveront là une oeuvre qui les comblera, même si elle sera loin d'atteindre dans leur coeur le rang de film culte. Les autres ne trouveront aucun intérêt à suivre l'aventure, celle-ci manquant trop d'originalité pour tenir, à elle seule, en haleine.
Mention spéciale évidente pour Ngo Thanh Van, qui nous impressionne sans cesse par ses prises et enchaînements de haut-niveau, de même que par ses formes et son minois ravageurs. Un sacré bout de femme !