Le point de départ du film est une chasse au trésor
[des frères Sass, ayant dévalisé des coffres bancaires en 1929 et qui se trouve sous la colline artificielle du Teufelsberg (= montagne du Diable) dans l’ancien Berlin-Ouest, constituée des gravats de Berlin détruit, recouvrant eux-mêmes l’ancienne université nazie conçue par Albert Speer (1901-1985) et sur laquelle les Américains avaient construit une station d’écoute et d‘espionnage]
; elle est initiée par Cleo (Marleen LOHSE) et Paul (Jeremy MOCKRIDGE) qui en possède la carte (vendue sur internet !). Ils sont aidés par Günni (costaud à la jambe de bois) et Zille (démineur et déficient mental suite à une explosion) et spécialistes de l’ouverture de coffres. Une horloge, qui permet de remonter le temps, fait partie du trésor, ce qui rend l’histoire conventionnelle, ce thème ayant déjà été traité avec brio en littérature [« La machine à explorer le temps » (1895) d’Herbert George Wells (1866-1946) ou « Le voyageur imprudent » (1944) de René Barjavel (1911-1985)] puis au cinéma ; cela permet, néanmoins, d’aborder le thème du deuil des parents (ceux de Cleo, née en 1989) ainsi que l’ouverture aux autres (qui peut déboucher sur l’amour, partie un peu mièvre du film). La réalisation, très visuelle, se rapproche plus de l’ambiance du « Fabuleux destin d’Amélie Poulain » (2001) ou de « Micmacs à tire-larigot » (2009) de Jean-Pierre Jeunet que de « Benjamin Gates et le trésor des Templiers » (2004) de Jon Turteltaub. En effet, elle est pleine de poésie, de folie douce voire de surréalisme (
Cleo a la capacité de voir et discuter avec les fantômes d’Albert Einstein (1879-1955), Marlene Dietrich (1901-1992) et d’Heinrich Schliemann (1822-1890), le découvreur de Troie
). Le film constitue un bel hommage à Berlin (ville qui a une âme) et à son histoire.