Petit enchaînement de sketchs sympathiques
Je n'y vois rien de plus dans ce "Clerks". Effleurant à peine l'univers de Kevin Smith, je découvre peu à peu le cinéma quelque peu révolutionnaire qu'il a créé, & ça ne déplait pas.
"Clerks" est en quelque sorte un huis-clos centralisé entre une épicerie & le video-club voisin, où durant l'espace d'une journée, on va assister aux discussions plus ou moins entrainantes des deux compères commis de la direction des magasins cités précédemment.
Entre futilités de la vie quotidienne, remarques geeks, désinvoltures extrêmes & remises en question existentielles sur une jeunesse sans cesse perdue & pourtant si effrontée, Kevin Smith pagaie délicatement sur la rivière irrévérente de ces adulescents que nous sommes tous, montrant d'ailleurs dans le dernier chapitre que la soumission sociétale dont fait preuve Dante n'est autre qu'une métaphore de la soumission finale dont nous devons faire preuve pour pénétrer le monde adulte si empreint de convenance, d'acceptation, d'éradication de toute forme d'amusement & de nonchalance. Le seul échappatoire à l'âge adulte restant finalement la dépression.
Le langage est cru, la réflexion sur l'Etoile Noire est hilarante & la danse de Jay & Silent Bob est unique au monde. Ces trois seuls critères, sans chercher plus, remplissent le contrat de visionnage probable de ce film, qui est le précurseur d'un cinéma d'un genre nouveau, celui de l'honorable Kevin Smith.