Solange, quinze ans, vit dans un village (fictif) de Haute-Savoie : Clèves. Sa mère, gérante d’une petite boutique en faillite, est plus ou moins dépressive, son père, Stewart, toujours absent. Solange passe son temps avec ses copines et chez un voisin, son (ancien) babysitteur. Elle découvre peu à peu la sexualité et le pouvoir qu’elle peut exercer sur les garçons.


     Clèves n’est pas tant une adaptation de La Princesse de Clèves – Mais les ponts sont possibles avec le récit de Madame de La Fayette – que celle de Clèves (2011) un roman écrit par Marie Darrieussecq, dans lequel elle contait, de façon éminemment autobiographique, l’éveil à la sexualité d’une adolescente dans les années 80. Rodolphe Tissot transpose son récit de nos jours dans un décor alpin qui devient personnage essentiel, écrin rocheux, qui épouse les affres et découvertes de son personnage.


     L’écriture y est très crue au même titre que les nombreuses scènes de sexe. Quant au personnage incarné par Solange, difficile à la fois de ne pas s’identifier (Elle est de chaque plan) autant que la détester, tant son apprentissage se pare d’une nonchalance et d’une cruauté déconcertantes. C’est un beau film sur l’émancipation d’une ado, l’exploration du désir, le consentement et les rapports de domination. Une chronique de la sexualité, à l’heure de Metoo, tour à tour légère et violente, tendre et cruelle.

JanosValuska
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le 20 août 2022

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