Il y a des Noël qu'on n'oublie pas, comme ceux où une de vos jeunes patientes vous attaque et s'écorche avec un bout de verre dans tous les sens devant vous. Quand on est une psychiatre spécialisée dans les grands traumatismes comme le docteur Jane Mathis, ça remet forcément un peu en cause le mode de fonctionnement de vos thérapies...
Deux ans plus tard, alors qu'elle panse encore elle-même ses cicatrices, elle choisit d'accueillir à nouveau une victime d'un accident au visage défiguré malgré les mises en garde de son propre psy. Au même moment, dans sa maison isolée, elle est de plus en plus souvent réveillée au milieu de la nuit par de mystérieuses intrusions qui semblent perpétrées par son ancienne patiente aux tendances automutilatrices...
Nouvelle production Netflix en la matière, "Clinical" n'est finalement qu'un thriller horrifique très mineur qui ne parvient à briller que par l'interprétation de sa remarquable actrice principale, la trop rare Vinessa Shaw ("Two Lovers"), ici, de quasiment tous les plans. Malgré une atmosphère intriguante flirtant parfois avec l'étrange lors des apparitions de la mystérieuse adolescente ou des séances avec le patient au visage difforme, le film révèle trop vite sa construction dirigée vers un twist final dont les contours se dessinent rapidement. Si cette révélation apparaîtra assez logique au vu des évènements, elle amènera aussi son lot d'improbalités à faire jaillir les yeux de nos têtes que même des flashbacks explicatifs ne parviendront à soulager (renverser des poubelles ou faire des empreintes boueuses dans la maison étaient quand même de sacrées pertes de temps, non ?).
Finalement assez proche -mais clairement supérieur- sous certains aspects du récent et nullissime "Oppression" de Farren Blackburn sorti en salles, "Clinical" est handicapé par un scénario pas aussi malin que ses auteurs l'avaient sans doute espéré mais possède néanmoins quelques atouts auxquels se raccrocher pour en faire un petit film de deuxième partie de soirée pas si désagréable.