Après le Printemps dans La Fée Clochette et l'Automne dans Clochette et la Pierre de Lune, c'est à l'Été d'avoir plus ou moins droit à son propre film dans la saga Disney Fairies.
J'insiste sur le "plus ou moins" car cette fois-ci, la saison n'est pas réellement au centre du film ou des enjeux, elle ne constitue qu'un décor et une excuse pour lancer une nouvelle intrigue. Pour ce troisième volet, DisneyToon Studios a en effet décidé de placer son histoire dans le monde des humains.
Erreur fatale.
Si on peut apprécier la volonté de changement instaurée avec ce nouveau film, Clochette et l'Expédition Féerique oublie un détail important: Son animation a 10 ans de retard.
Ce qui peut à peu près passer pour des êtres minuscules aux traits grossiers ne passe pas pour des personnages de taille normale. Ainsi, les visages n'ont jamais été aussi datés à vue d'oeil et les textures sont encore plus faibles que dans les précédents films, un comble pour une suite qui s'est quand même améliorée du point de vue des fées!
C'est effectivement la relation entre Lizzy, une petite fille de 9 ans, et Clochette qui est au coeur de l'histoire. Si cette amitié nous fait encore plus douter sur le tempérament de la petite fée qui est à l'opposé total de ce qu'on aura dans Peter Pan, elle a la bonne excuse de nous expliquer pourquoi les humains ne comprennent pas ce que disent les fées. Sur le papier, cela semble mignon mais dans l'effet, c'est moins réussi. Si le film propose quelques séquences sympathiques entre les deux protagonistes, cela est gâché par le fait que cette histoire est prévisible à souhait.
Car on doit encore repasser par la case du père qui ne passe pas assez de temps avec sa fille, qui est trop occupé par son travail et qui ne comprend pas la beauté des choses quand il les voit. Bref, on a tout de suite deviné comment ça va finir. Le père va agir comme un idiot et va capturer notre héroïne pour la montrer à ses patrons mais une résolution stupide va l'empêcher de révéler l'existence des fées et tout est bien qui finit bien, et qu'est-ce que j'en peux plus de ce genre d'histoires.
Disney Consumers Products est satisfait des ventes en vidéo des Clochette mais pas des produits dérivés. Excepté la fée culte, aucun personnage de la saga ne réalise des profits. Clochette et l'Expédition Féerique est donc un moyen de mettre plus en valeur les amies de Clochette. L'arc autour de celles-ci n'est pas désagréable à suivre mais les personnages ne sont pas plus mémorables pour autant à l'exception de Vidia qui, pour le coup, subit une vraie évolution assez appréciable.
Autre bémol, Joël McNeely commence à abandonner les compositions celtiques des deux précédents films pour une musique beaucoup plus banale et anecdotique.
La marque de la saga disparaît lentement. L'absence de la Vallée des Fées explique sûrement ma déception quant à ce troisième volet. L'ensemble manque de magie, de féerie et de rêve.
Du point de vue d'une petite fille comme Lizzy, c'est sûrement beau. Mais du point de vue du spectateur, c'est assez décevant.
Sans être un ratage ou même forcément un très mauvais film, Clochette et l'Expédition Féerique ne possède pas le même charme que ses prédécesseurs. Si l'idée de départ était séduisante, il manque au film un rythme mieux maîtrisé et une écriture plus appliquée pour que cette première et vraie amitié entre Clochette et un être humain soit intéressante.
Premier faux pas de DisneyToon Studios pour ses spin-off.