La beauté des gens tristes
Attention, malgré les présences de Julia et Jude, ceci n'est pas une p... comédie romantique; en effet, si les personnages ne font que parler d'amour, le véritable sujet flirte avec la jalousie, la méchanceté et l'égoïsme. Le réalisateur n'est pas tendre avec eux non plus, car il ne leur laisse aucune véritable chance de bonheur , aucun échappatoire (encore que Clive Owen dit "Caveman" est certainement celui qui s'entire le mieux). C'est donc forcément avec un zeste de déprime que le film se termine: des personnages avec des défauts qui ratent leur chance d'être des gens bien.
Ce qui m'a intéressé le plus dans ce film, c'est la construction scénaristique. Si l'empathie n'est pas vraiment recherchée (difficile lorsque chacun est le salopard d'un autre, le générateur volontaire des conflits d'autrui) , l'auteur s'amuse par contre à bouleverser la routine des films que l'on nous sert habituellement. Ainsi les ellipses sont nombreuses et l'intérêt réside en l'évolution des personnages au fil du temps, des passions, et de leurs envies. Cela rebutera certainement celui qui cherche à s'identifier, ou à "entrer" dans le film; pour ceux qui se passionnent juste d'expérimentations dramaturgiques, ils s'amuseront (peut être) comme moi.
La mise en scène est plutôt soignée, bien proprette mais toujours sobre et juste; pas de plans haute voltige, pas d'accéléré, mais plutôt une ouverture au ralenti, et une mécanique simple au rythme basique. Outre la mise en scène, je saluerai, comme tout le monde, la beauté du morceau de Damien Rice, ainsi que la beauté fesselle de la ravissante Natalie.
Bref, un film peu tendre avec ses personnages mais intéressant dans sa construction.