What is any ocean but a multitude of drops ?
Une fois n'est pas coutume, je me suis dépêchée d'aller en salles pour découvrir l'adaptation sans avoir pris le temps de parcourir l’œuvre originale, mais je n'ai pas été déçue du voyage.
Le petit nouveau des Wachowski est une curiosité : six films pour le prix d'un seul, six petites et grandes épopées dont on ne perçoit pas immédiatement les liens qui les unissent, et puis...
Et puis le polyptyque prend du sens. Lentement, mais sûrement. Les différentes esthétiques de chaque temps et de chaque époque aident à s'y retrouver, de même que le ton employé (comédie pour l'une, polar pour l'autre, science-fiction pour une troisième, etc). En parallèle, les péripéties en canon soulignent le caractère cyclique de l'Histoire contée, et la bande son (avec le fameux sextet de la Cartographie des nuages) constitue l'attache invisible entre les divers espaces-temps.
Que l'on y repère une fable sur la réincarnation, sur les marques de la filiation ou sur l'effet Papillon, cela importe peu finalement. Le voyage est divertissant, les nuages font rêver et leur cartographie a tenu en haleine la spectatrice que je suis pendant près de trois heures, ce qui est déjà bien suffisant ! J'ai hâte de revoir ce film-océan, et de lire le livre.