Une oeuvre particulière que ce Cloud Atlas, adaptée d'un livre que je n'ai pas lu parait-il tout aussi particulier. Pendant près de trois heures, un même casting affublé de maquillages plus ou moins heureux traverse différentes époques (du XIXème siècle au lointain futur), différents personnages, pour différentes histoires et genres pelliculaires. Le film historique, le drame, le policier, la comédie, la dystopie, la SF apocalyptique.
Au premier visionnage, Cloud Atlas se vit comme une expérience dont on peine à trouver une raison. Au début, on cherche désespéramment à dénicher le lien logique entre ces différentes histoires, en se raccrochant notamment à quelques personnages effectuant le pont d'une époque à l'autre ou grâce au casting. A mi-parcours, on renonce, on accepte le postulat. On est en train de regarder six films en un, on se laisse alors porter par le roulis du montage entrelaçant ces destinées, on espère alors une illumination d'un autre genre, plus mystique... Au final, on ressort mi figue mure, mi raisin peu juteux. Prise séparément, chaque intrigue est maigre, voire rachitique. Pris dans son ensemble, on a bien du mal à dénicher un propos autre que les pensums typiques du genre l'amour plus fort que tout le reste et tout le tintouin.
Reste l'exercice de style. La réalisation classieuse, toute en maîtrise, les décors splendides le plus souvent, les costumes (à différencier des maquillages parfois immondes), la musique, envoûtante, une histoire ou deux qui aura fait mouche (personnellement, celle du pianiste). Reste aussi une sensation diffuse qui se renforce au second visionnage : Cloud Atlas a beaucoup de choses à dire à un niveau primitif, apporte une sensation plus qu'une réflexion sur ce qu'est l'être humain. Problème, il oublie de solliciter un minimum l'intellect de son spectateur qui l'appelle pourtant de ses vœux.