Quand on lit que les Wachowski ont écrit un nouveau film (bien que sorti en 2012) d’une durée de 2h45, on peut s’attendre à un film tiré par les cheveux, marque de fabrique des deux réalisatrices (anciens réalisateurs, par ailleurs !). Et c’est en effet le cas avec Cloud Atlas, littéralement la Cartographie des Nuages, qui veut nous montrer qu’après des siècles, nous sommes tous liés par le temps ainsi que ses éléments et souvenirs qui en découlent.
Le film s’apparente à une série de séquences, plus ou moins longues et posées aléatoirement tout au long des ces deux heures trois quarts. On peut suivre 6 aventures bien différentes, qui sont pourtant liées. C’est l’énigme à laquelle nous essayons de répondre en regardant Cloud Atlas, et il m’a été impossible de la résoudre après deux visionnages complets et analysés. Nous sommes confrontés à un enchaînement d’images, qui se succèdent sans pour autant nous aider à comprendre vraiment l’intrigue, qui semble, finalement, ne pas exister ! J’ai été frappé par la sensation de voir six courts-métrages, pourtant bien écrit, et bien réalisé, interprété par les même acteurs à chaque fois, mais maquillés remarquablement à chaque prise pour ne pas les confondre, six petits films empilés en un, tout en essayant d’aller trouver des liaisons improbables entre chacune de ses histoires, en l'occurrence la fameuse tâche de naissance en forme de comète. Cette tâche, qui lie les personnages à travers chaque capsule temporelle, ne s’apparente finalement qu’à une simple ignorance des personnages de leur passé : elle ne sert à rien puisque uniquement le spectateur sait que tous ses personnages sont liés, eux, n’en ont pas la moindre idée. Entre ses 6 séquences, il ne semble apparaître aucune logique, et les Wachowski n’ont visiblement pas voulu, ou alors n’ont pas réussi, à connecter ces séquences entre elles pour former un scénario logique, dans lequel, au dénouement, tout devient clair. Sauf que ce n’est pas le cas, nous finissons le film dans le même état que lorsqu’on le commence : dans une incompréhension totale, à se demander ce qu’on vient de voir.
Cependant, il faut être juste avec Cloud Atlas. D’un point de vue scénaristique, certains points sont à revoir, en effet il est bien dommage de voir tant d’effort dans les effets spéciaux, le développement de six univers différents, peu d’acteurs pour des dizaines d’interprétations différentes, une véritable bande sonore, et un excellent casting composé de Tom Hanks, Halle Berry, Hugh Grant (bien que relativement discret, mais tout de même !), Hugo Weaving acteur fétiche des Wachowski par ailleurs, qui est déjà apparu dans Matrix en tant qu’agent Smith, et tant d’autres grands noms. J’ai été personnellement déçu de ne pas avoir compris Cloud Atlas, peut-être car mon interprétation n’était pas assez subtile ou bien que je n’ai pas les capacités à le comprendre. J’aurais préféré voir six films différents, que d’en voir un seul où les histoires s’emmêlent. Tout de même, ce film plaît par son étrangeté, ses événements étonnants, son humour parfois raffiné (plus ou moins) quand Cavendish tente la grande évasion, tout cela dans des ambiances uniques et bien particulières.
Par conséquent, j’ai apprécié Cloud Atlas, même sans l’avoir véritablement bien compris. Il n’est pas excellent, a énormément de défauts, mais il est une véritable expérience, un mélange qui fonctionne, mais cela est bien entendu subjectif. Il faut le voir pour savoir !

JeongReno
7
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le 2 déc. 2017

Critique lue 338 fois

Lucas Serre

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