La philosophie pour les nuls: l'art, la religion, la vie, la mort, la société...
Film atypique, Cloud Atlas l'est sans l'être. Les Wachowski et Tom Tykwer ( réalisateur du très bon Le Parfum) s'attaque à une oeuvre réputé inadaptable. Pour se faire les réalisateurs très attachés à ce projet ont récoltés des fonds indépendants et ont renoncé à leur salaire. Rien que pour cela le film mérite l'attention.
A travers 6 histoires le film s'attaque à une multitude de thème philosophique: l'art, la religion, la mort, la réincarnation...
La première chose qui m'a frappé s'est avant tout la déclaration d'amour au cinéma de l'oeuvre. En effet les 6 histoires abordent avec brio 6 genres différents: le film d'aventure historique, le drame romantique, le polar des années 70, la comédie sociale, le film de SF, le film post-apocalyptique. Le montage est tout simplement génial, et fait que chaque histoire trouve des échos dans une autres, elles s'entremêlent, se croisent, se lient... donnant à l'oeuvre une richesse tout simplement hallucinante.
Un film fort, mais il faut s'accrocher, le film ne se contente pas de partir d'un point A pour nous mener à un point B en expliquant tout, et c'est au spectateur de construire les ponts, les interprétations nécessaires. Cela demande un effort mais ça vaut la peine de s'accrocher...
D'un point de vue visuel, le film est très beau (notamment Néo-Seoul digne de Blade Runner). Mais on peut noter quelques ratés ( notamment les explosions numériques que j'ai trouvé très très moches).
Les costumes, maquillages varient du très bon au très très très mauvais ( Hugo Weaving en femme, les Occidentaux orientalisés ou inversement...). Mais cela ne gâche en rien les thématiques fortes du film.
Un film que je prendrais plaisir à revoir tant il est riche, base d'une reflection quasi inépuisable.
Bon le film a fait un bide aux USA, mais il a un potentiel pour devenir culte ++++, mais va -t-il le devenir? Ou va -t-il sombrer dans l'oubli collectif à la manière de ces films géniaux que tout le monde a oublié: Abattoir 5, Ces garçons qui venaient du Brésil... En tout cas vu le peu de chose potable qui sorte en SF actuellement, ce film mérite le coup d'oeil, on peut le trouver long et chiant mais on peut aussi l'adorer. Le jeu en vaut la chandelle.
PS: le film fait par 2 fois réference au Soleil vert, et ça, ça fait plaisir.