Une ambition démesurée mais le résultat est loin d'être là. Essayons d'y voir clair. Si on est surpris au début par le montage mélangeant plusieurs histoires à plusieurs époques, on s'y fait facilement, d'autant que tout cela apparaît intrigant (à défaut d'être passionnant) et que les images sont jolies. Au cours de la seconde période ça se gâte pas mal, le côté intrigant ne fonctionne plus des masses, mais plus grave ça ne passionne toujours pas et l'empathie pour les personnages ne fonctionne pas, de plus l'épisode futuriste coréen est esthétiquement raté. Plus grave encore, on a droit à un gloubi-boulga philosophique qui collé sur un devoir de philo aboutirait à un zéro pointé : on nous inflige en gros une défense et illustration de la théorie de la métempsychose au premier degré, et quelques références à Soljenitsyne (faut-il rappeler aux auteurs que ce monsieur n'était pas un philosophe et que d'autre part il avait un gros problème avec le sexe qu'il exécrait.) On se rend donc compte qu'il s'agit d'un film à messages… Ben non merci, la métempsychose ne tient pas debout, et en philo je préfère des gens un peu moins tristes et plus ouverts. Et puis d'abord je n'ai pas besoin de message, je ne vais pas au cinéma pour ça. Quant à la troisième partie, elle se regarde d'un œil distrait, on se dit qu'on a fait le tour du sujet et on se fout de ce qui arrive à tous ces personnages d'autant que les dialogues prennent un tour grandiloquent. Une expérience intéressante à faire au lit si vous êtes insomniaque : essayez de dissocier complètement les 6 histoires les unes des autres et vous obtenez quoi ? Six nanars ! Alors que sauver de ce fatras ? Le sourire d'Halle Berry magnifiquement photographiée, et éventuellement les pitreries de Jim Broadbent dans le rôle de Timothy Cavendish. C'est peu, c'est très peu !
PS : J'ai oublié de parler du jeu execrable de Doona Bae, de certains maquillages grotesques et sans doute de plein d'autres choses encore..