A la base il y a un livre, La cartographie des nuages, que l’on dit inadaptable, puis il y a deux réalisateurs, les Wachowski, qui décident de se lancer dans l’aventure, mais personne ne veut les suivre, alors ils se débrouillent et collaborent avec un réalisateur Allemand : Tom Tykwer. Ils réalisent ensemble l’impensable : Cloud Atlas.
Il aura fallu trois réalisateurs de génie pour réussir ce tour de force. L’imbrication des six histoires se déroulant à six époques différentes est si habile que le spectateur n’est pas du tout gêné par les sauts de puces d’une histoire à l’autre. Les Wachowski ont réalisé trois périodes (1849, 2144 et 2321), alors que Tom Tykwer, lui s’occupait des trois autres. J’ai été captivé d’un bout à l’autre du long métrage par ces six histoires. La plus drôle étant sans doute celle de Timothy Cavendish éditeur malchanceux incarné par Jim Broadbent et revisitant Les Vieux de la vieille de Gilles Grangier. Ce qui est impressionnant c’est la fluidité narrative de l’ensemble qui aurait pu être indigeste et qui au contraire coule de source.
Il ne faut pas oublier le montage réalisé par Alexander Berner véritable chef d’orchestre d’une symphonie d’images.
Cloud Atlas est une démonstration ludique des concepts ésotériques du Samsara (cycle des vies) et du karma (actes qu’un être accomplit au cours de ses vies passées, présentes et futures). On y traite de l’amour, de la mort, des libertés et bien entendu de la rédemption. La mort n’est qu’une porte menant à une autre vie. Ces vies ne seraient que des variations d’une même mélodie d’où le parallèle avec la fameuse symphonie Cloud Atlas.
Le casting est impressionnant, et très varié. Les acteurs ont pu utiliser une belle palette d’interprétation. Ils peuvent jouer jusqu’à six rôles différents masculin ou féminin. Je n’ai pas voulu jouer à Où est Charlie. Les maquillages étaient souvent assez bien fait pour ne pas en reconnaître certain d’une histoire à l’autre (sauf Tom Hanks et Hugo Wearing je les reconnaîtrais partout). C’est bleffant, certains diront que c’est un peu trop, mais c’est une spécificité du film, puisqu’elle n’existe pas dans le livre.
Tom Hanks et Hugo Weaving sont remarquable comme toujours. Jim Sturgess et Doona Bae sont de belles surprises. Jim Broadbent prouve qu’il est un véritable caméléon. J’ai été impressionné par la prestation de Hugh Grant qui sort des rôles convenus qu’il a pu faire jusqu’alors. L’idée de montrer lors du générique de fin tous les différents visages des acteurs principaux étaient une bonne idée car je n’avais pas tilté à chaque fois.
Film ambitieux, Cloud Atlas m’a totalement charmé du début à la fin me tenant en haleine durant 3h. J’imagine sans peine qu’on puisse le détester et ne pas avoir envie de suivre six histoires en simultané. J’ai pour ma part adoré ce film et j’attends désormais avec impatience sa sortie en Blu-ray.
Captivant, brillant et intelligent, c’est mon coup de coeur de ce début d’année !