Cloud Atlas par Chris Bou
Lorsque l'on prend des risques au cinéma, mieux vaut les prendre à bras le corps, quitte à se perdre.
Choisir de raconter 6 histoires à six époques différentes, le tout filmer par 3 réalisateurs et en ne faisant jouer que 6 ou 7 acteurs relevait dès le début de la quadrature du cercle. Un risque formel assumé et malheureusement mal exécuté. Un zapping incessant et usant pendant 2H45 parmi la quarantaine de personnages.
De la complexité de la forme n'émerge cependant aucune complexité de fond : des personnages caricaturaux, une intrigue benoîte, voire aux franges de l'honnêteté intellectuelle (quel sens de l'histoire peut-on véritablement dégager lorsque les personnages ne sont liés entre eux que par une musique et un livre-film, sujet l'un et l'autre à tant d'interprétation?) pour un film moralisateur au possible (le racisme, le consumérisme, la lâcheté et l'avarice, c'est mal). On finit par chercher les studios Disney au rang des producteurs.
Le film ignore complètement son sujet, écartant la notion d'héritage qui supposerait une transmission et un dialogue, au profit de la culpabilité et de la rédemption, notions profondément individuelles.
Une déception.