Vacuité quand tu nous tiens...
Ah, nous sommes de drôles d'êtres, nous les humains. Capables de tolérer l'oppression et de supporter nos conditions jusqu'à ce que l'un d'entre nous, ni meilleur, ni pire qu'un autre, nous montre qu'une autre voie est possible...
Voilà ce que nous martèle très grossièrement ce pénible film.
Dès la 10 ème minute, après avoir vu la 3ème version de la même histoire (un homme ou une femme se révoltant contre l'ordre établi - social, culturel, religieux etc...) on sait pertinemment où tout cela nous mène. Le montage, la décontraction du scénario, les faux mystères n'y font rien, le message est terriblement transparent, et la pseudo confusion ne rend pas le propos plus intelligent...
Alors voilà, il y a ces acteurs-monuments (fossiles?) et on joue à les chercher dans les différents personnages qu'ils interprètent.
Et on s'amuse de la ringardise de Tom Hanks qui peine à nous faire croire qu'il est un gangster ultra violent ou qui nous fait un énième Robinson Crusoé post apocalyptique sans conviction.
Et on regarde avec dépit Halle Berry traverser toutes ces époques en ne faisant comme effort de composition qu'une transformation capillaire.
Et on se dit qu'on aimerait voir Hugo Weaving tenter autre chose que les super-vilains qui sur-articulent malgré leurs jugulaires ultra serrées .
Et on s'esclaffe d'entendre le pourtant excellent Jim Sturgess dire les larmes aux yeux en héraut des hommes qui apportent le changement dans une société: "Qu'est l'océan, sinon une multitude de goutes d'eau?"...
Pendant ce temps là, on a regardé 4 fois combien de temps il restait avant la fin du film et on s'est dit chaque fois: "c'est long! Et c'est fou il ne se passe rien de nouveau..."
On voit le film et chaque petite histoire aller tranquillement vers la fin qu'on lui attend.
Puis c'est fini.
On éteint le téléviseur et là on réalise qu'on a pas eu le courage de faire ce qu'on nous recommande pourtant depuis 2h43: "Cessez de regardez passivement et de croire que vous êtes obligé d'aller au bout! Agissez! Eteignez ce film et ouvrez "l'Homme Révolté", ouvrez "1984", regardez "Au Nom du Père"."
S'il fallait une preuve supplémentaire que "Cloud Atlas" est un nuage qui passe à des kilomètres de son objectif, c'est bien celle ci!