Ca fait longtemps qu'on entend parler de ce "Cloud Atlas". Film allemand américain hong kongais singapourien (cf fiche senscritique) sorti il y a 5 mois aux USA, traversant 6 époques diffèrentes sur une durée de 2h50 et porté à l'écran par 3 réalisateurs différents... Ça sent un peu le projet casse gueule...
Miracle, le film est bon.
Parcourant les âges à la faveur d'un montage déconcertant d'équilibre, le spectateur s'ennuit rarement, notamment grâce à la variété marquée des époques et des genres parcourus. Notez d'ailleurs que les Wachowski se sont occupés, en plus de la partie 19ème siècle, des deux segments situés dans le futur, le réalisateur allemand se chargeant des années 1936, 1973 et 2012.
Accompagnés par leur équipe artistique respective, les 3 metteur(e)s en scène habillent chaque histoire d'une plastique qui lui est propre rendant les transitions plus faciles pour le spectateur qui, vu le nombre d'aller-retour qu'il doit faire, ne s'en plaindra pas. De la cale d'un vieux bateaux aux néons de Séoul, des pattes d'éléphants aux combinaisons hightech, on voyage d'un univers à l'autre avec plaisir.
L'utilisation des mêmes acteurs pour les différentes périodes prend alors tout son sens. Sorte de lien génétique qui sert le propos du film autant qu'il soutient sa forme. Je laisse le soin aux autres critiques de taper sur certains maquillages qui, je dois l'admettre, ne sont pas tous heureux. Cet obstacle passé, Tom Hanks taquine tous les genres, Hale Berry la joue sobre tandis que Ben Whishaw s'impose définitivement comme un acteur talentueux.
Aussi habile soit-il sur la forme, je ne me souvient pas d'un film mélangeant à ce point les époques et les histoires (sorte de rencontre entre "The Fountain" et "Mr. Nobody"), "Cloud Atlas" n'en reste pas moins un film au message assez simpliste (peut être trop). Préoccupés depuis longtemps par l'éveil des consciences ("Matrix", "V pour Vendetta"), les Wachowski, aidées par Tykwer, semblent vouloir revenir à la plus primaire d'entre elles...
Celle de l'autre.